C.P.I. = Cour Pas Impartiale?
L’Afrique du Sud confirme qu’elle envisage de quitter la Cour pénale internationale (CPI) suite à la saga el-Béchir, mais en dernier recours. Le président soudanais avait quitté l’Afrique du Sud avant la fin du sommet de l’Union africaine, la semaine dernière. Une cour sud-africaine lui avait pourtant interdit de quitter le territoire, le temps de statuer sur une possible arrestation.
Le gouvernement est accusé d’avoir non seulement violé ses engagements internationaux, mais également sa Constitution et doit s’expliquer d’ici vendredi auprès de la Haute Cour de Pretoria.
«Malgré notre adhésion à la CPI en signant le Statut de Rome, l’Afrique du Sud doit trouver un équilibre entre ses obligations envers cette Cour et ses obligations envers l’Union africaine, ainsi qu’envers des pays avec lesquels elle a signé des accords internationaux», s’est expliqué le ministre à la Présidence, Jeff Radebe.
Et le ministre s’appuie sur un point bien précis du Statut de Rome pour étayer son argumentation, à savoir l’article 982: «Il dit clairement que la CPI ne peut demander à un Etat d’arrêter une personne, si cette arrestation induit un Etat à violer ses obligations internationales. L’Afrique du Sud va ouvrir des discussions avec la CPI sur le sujet. Nous voulons comprendre quelles sont nos obligations dans le cas où nous ne pouvons arrêter quelqu’un sans enfreindre nos devoirs internationaux».
Et pour Jeff Radebe, une sortie du Statut de Rome n’est donc pas à exclure: «L’Afrique du Sud pourrait, en dernier recours, envisager de se retirer de la CPI, mais une telle décision ne serait prise qu’après avoir considéré toutes les options qui sont disponibles au sein de la CPI».