Le pôle sur… l’épaule!
Sur les huit dernières années, Sibusiso Vilane a escaladé deux fois le Mont Everest, et a négocié 6 autres plus hauts sommets du monde. Il est devenu le premier Africain à avoir marché jusqu’au pôle Sud sans assistance. Il a maintenant en vue de se rendre au pôle Nord.
Sibusiso Vilane a marqué l’Histoire en allant là où très peu de personnes se sont rendues auparavant. Ce montagnard, guide d’expédition et aussi harangueur enthousiaste, n’est pas seulement le premier Noir africain a avoir escaladé le Mont Everest, la montagne la plus haute du monde, mais il est également le premier Noir à avoir atteint le pôle Sud. Dans les deux prochaines semaines il compte marcher sur le pôle Nord.
Sibusiso est né en 1970 dans une famille pauvre de Mpumalanga en Afrique du Sud. À 6 ans , Sibusiso devient un berger de chèvres. Ce n’est qu’à l’âge de 9 ans qu’il peut envisage d’aller à l’école, lorsque sa mère les amène, sa soeur et lui au Swaziland, où elle travaillait.
Après le lycée, en 1996, alors qu’il travaille comme surveillant dans un parc naturel, il rencontre John Doble, un haut commissionnaire britannique. Ils devinrent des amis, ce qui va changer la vie de Sibusiso pour toujours. Ils vont effectuer des randonnées dans le pays profond, traverser des rivières et grimper les rochers. Sibusiso éprouvait des sentiments mêlés. «Je ne savais rien des escalades quand j’étais jeune. J’ai raconté à John que les Noirs n’escaladent pas les montagnes, car c’est une affaire des riches».
Lors d’une de leurs conversations, Doble mentionna que le Mont Everest se trouvant sur la frontière entre le Népal et le Tibet, n’avait jamais été escaladé par un Africain depuis que le New-Zéelandais Edmund Hillary et son porteur népalais Tenzing Norgay l’eussent escaladé pour la première fois en 1953.
Un rêve venait de naître et Sibusiso allait chercher à le réaliser progressivement. Il lui a fallu 7 ans de préparation pour escalader le Kilimanjaro, la plus haute montagne africaine, et trois montagnes de l’Himalaya, et de réunir les fonds.
Au mois de mars de 2003, il escalada l’Everest avec 9 autres grimpeurs. Ce fut une expérience impressionnante, le temps était épouvantable, et à certains endroits de la montagne se trouvaient des restes de corps de randonneurs. Au mois de mai ils atteignirent le sommet. Ils furent acclamés par des félicitations et des récompenses.
Ce succès inspira Sibusiso à entreprendre des escalades pour soutenir des oeuvres de charité pour les enfants. Il parvint à récolter 250.000 rands ( 24.500 euros) , et pour la seconde fois il escalada l’Everest, mais cette fois ci par l’arête nord. Cet exploit fit de lui le seul Noir à avoir escaladé avec succès deux fois l’Everest en prenant des directions différentes. Et les deux expéditions on été réalisées du premier coup.
Après la conquête de plusieurs autres montagnes, Sibusiso a tourné ses yeux vers une expédition au Pôle sud. En 2007, il marcha jusqu’au pôle Sud sur une distance de 11.300 kilomètres sans soutien et sans assistant, réalisant ainsi un autre record.
Tous ces exploits lui ont valu l’admiration et les félicitations des grands de ce monde comme Nelson Mandela. Au monde entier, il envoya le signal comme quoi l’Afrique pouvait rivaliser avec des grandes puissances comme le Canada, la Nouvelle Zélande et les Etats-Unis.
Du 4 au 14 avril , Sibusio va s’attaquer au Pôle nord en passant par l’Océan Arctique gelé: un défi difficile impliquant des menaces comme les ours polaires et des glaces fondantes.
Parmi ses ambitions, il rêve de diriger une expédition sur le Mont Everest, comprenant des représentants de 10 pays africains. «J’aimerais aussi me rendre dans l’espace, mais je crois que je n’aurai aucune chance à moins de rencontrer un ami millionnaire ou milliardaire».
Pour l’instant Sibusio organise des débats sur la motivation, car les expéditions ne suffisent pas à nourrir son homme. Il a également écrit un ouvrage: «To the Top from nowhere» (Aller au sommet en partant de nulle part) à propos de ses expéditions.
«Je vis au jour le jour, et je me bats pour chaque opportunité. Mes réalisations m’ont prouvé que la volonté suffit pour atteindre tout ce qu’on veut».
