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AFRIQUE: Le cancer au sein – une maladie qui décime la femme africaine

Massacre … au sein de l’Afrique!

Le cancer du sein est l’un des cancers les plus mortels en Afrique. Il est la première cause de mortalité chez l’Africaine.

Rien en Afrique ne tue plus que le cancer. Fait étonnant car l’Afrique souffre de bien d’autres maux, à commencer par les guerres civiles, les instabilités politiques, les déplacements des populations, la pandémie du VIH/SIDA. Mais c’est le cancer qui tue le plus, surtout les Africaines. La faute au manque de médecins, à l’absence de campagnes de prévention, de structures pour le dépistage, sans compter les rites ancestraux et traditionnels qui s’opposent aux traitements.

Elles sont des milliers de femmes à mourir de cancer sur le continent africain. Les organes les plus touchés sont le sein, le col de l’utérus mais aussi le pancréas. Il faut savoir que le cancer du sein est l’un des cancers les plus mortels en Afrique. Il est la première cause de mortalité chez l’Africaine et est plus fréquent chez la femme que chez l’homme. Il sévit généralement chez les femmes de plus de 45 ans.

En Côte d’Ivoire par exemple, il affecte 34% de femmes et deux femmes sur huit en sont atteintes. Sur le plan mondial, de toutes les femmes ayant présenté un cancer du sein, 10% seulement consulte un médecin dès les premiers symptômes. Sur 100 femmes présentant un cancer du sein, 20 % survit après 5 ans alors que 70% décède des suites de la maladie.

Dans plusieurs pays africains où le système de santé laisse grandement à désirer et surtout le dépistage y est pratiquement inexistant, beaucoup de femmes qui vivent dans la brousse et dans les provinces loin des infrastructures de santé, meurent du cancer sans savoir quel mal les ronge. D’où l’accent sur la nécessité d’un dépistage précoce.

«Le cancer est souvent diagnostiqué trop tard. On n’explique pas assez aux femmes comment faire une palpation mammaire par exemple. On ne leur dit pas assez l’importance de la mammographie ou du frottis vaginal. Dans le privé, ces examens coûtent cher. De l’autre coté, sur le plan culturel, écarter ses cuisses devant un ou une gynécologue est impensable pour la femme malgache. Il faudrait vraiment que le ministère de la Santé fasse des campagnes d’information à ce sujet», dit Anny, une journaliste malgache, qui ajoute que l’autre problème est que les femmes n’aiment pas savoir ce dont ils souffrent et préfèrent se voiler la face.

«Savoir qu’on a le cancer après un bilan, et après? Lorsqu’on n’a pas d’argent pour se payer les traitements, on n’a pas le courage pour affronter la nouvelle. Il vaut mieux ne pas le savoir».

Côté soins, la chimiothérapie ou la radiothérapie relèvent de la pratique privée et coûtent cher. Et même s’ils existent en centre hospitalier public, les appareils de radiothérapie sont insuffisants pour les cas dépistés. Ceux qui ont les moyens et qui veulent connaitre leur état de santé ont l’avantage de pouvoir se faire soigner à temps. Et ils font tout pour trouver le financement pour cela. Autrement, le cancer reste «celui qui tue à petit feu».

Un des problèmes est aussi l’absence de décentralisation des traitements de radiothérapie et chimiothérapie contre le cancer. De ce fait, les patientes sont obligées de voyager, parfois de très loin, pour s’y rendre. «J’ai subi une mastectomie (ablation du sein). J’ai perdu mes forces, mes cheveux et ma joie de vivre. Tous les mois, je dois venir par autobus à l’hôpital Victoria qui est loin de mon village et faire queue pour faire ma chimio. Lorsque je regagne mon domicile, je suis lessivée. J’avoue que parfois, j’ai l’impression que survivre au cancer est plus douloureux que d’en mourir», dénonce par exemple une malgache qui habite Rivière des Galets, village situé au sud de l’île.

Le cancer tue plus de femmes que d’hommes. Comme quoi, même la maladie fait de la discrimination?

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