« Bots… wanna » win!
Comme chaque année depuis 2006, l’organisme de recherche britannique The Legatum Institute (LI) vient de publier un classement de prospérité de 142 pays. Le premier pays africain dans ce classement n’est pas celui que l’on croit…
L’institut a pour ambition de ne pas mesurer uniquement la richesse économique mais aussi le bien-être de la population d’un pays. Elle se base sur 8 principaux critères de mesure, à savoir: l’économie, l’entrepreneuriat et les opportunités, l’éducation, la santé, la gouvernance, la sécurité, les libertés individuelles et le capital social, réalisé sur 4 ans.
Si la République centrafricaine et la République du Congo occupent les dernières places, d’autres, comme le Malawi, qui ne figurait ni dans le classement de 2010 ni dans celui de 2011, tirent leur épingle du jeu.
10 – Egypte
Se positionnant à la 106e place dans le classement général, l’Etat égyptien arrive à la 10e place dans ce classement des pays africains les plus prospères. Il se plaçait depuis 2010 à la 89e place. Globalement l’Egypte s’en sort bien. Toutefois le respect des libertés individuelles demeure le point faible du pays des pharaons (140e) place. S’accentuant même, si l’on compare à 2011 où le pays se situait à la 139e place dans cette catégorie. Le printemps arabe et le durcissement politique peuvent expliquer cette dégringolade. L’Etat égyptien s’illustre dans le domaine de la santé et le pays décroche la 77e place. Mais là encore, il enregistre une baisse comparée à l’année 2011, où il stagnait à la 65e place.
9 – Malawi
Ce pays d’Afrique australe a connu son heure de gloire auprès du grand public occidental, lors de l’adoption d’un enfant malawite par la star Madonna, en 2006. Cependant, il est l’un des rares pays d’Afrique à avoir une croissance stable. Et mondialement, le Malawi se classe, selon les critères de l’organisme de recherche LI, à la 105e place. Les meilleures performances du Malawi ont été enregistrées dans les sous-indices de «gouvernance» et de «capital social» (60e place dans ces domaines), alors que l’entrepreneuriat et les opportunités restent le point noir (129e).
8 – Mali
Difficile d’imaginer le Mali à cette place, surtout que le pays est englué dans une crise sans précédent depuis le coup de force militaire du 21 mars 2012, et depuis l’occupation du nord par les islamistes. Il arrive à se positionner à la 104e place mondiale et à la huitième place de ce classement des pays africains les plus prospères. Le Mali tire paradoxalement son épingle du jeu dans les libertés individuelles et la sécurité (respectivement 33e et 51e), ce qui est loin d’être le cas actuellement. Le classement de cet institut repose sur des chiffres de ces quatre dernières années.
Le Mali enregistre également une baisse dans ce classement général comparé à l’année 2011 (88e). L’éducation (135e), c’est là que le bât blesse.
7 – Algérie
L’Algérie passe à la 100e place mondiale des pays les plus prospères (88e en 2011). S’il y a une catégorie où l’Algérie s’en sort vraiment bien, c’est l’économie. L’Algérie réussi l’exploit de se positionner à la 50e place dans cette catégorie économique. Et pour cause l’Algérie peut compter sur ses ressources naturelles: quinzième producteur mondial de pétrole, troisième en Afrique (derrière la Libye et le Nigeria), et dixième producteur de gaz naturel, deuxième en Afrique. Cependant il figure dans le top 10 des pays qui entravent le plus les libertés individuelles. A la 137e place sur 144 pays. En 2011 il se situait à la 106e place.
6 – Ghana
Le Ghana, pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, entouré par des pays francophones, arrive à la 87e place (78e 2011). Alors que l’Algérie est à la peine en ce qui concerne les libertés individuelles, l’ancien royaume ashanti se révèle être un bon élève: il occupe la 18e place. Le Ghana s’illustre également dans la gouvernance (51e) et la sécurité (55e). Si le Ghana maintient son îlot de stabilité, c’est grâce à une presse libre et privée: les chiffres de l’institut qui positionne le Ghana à la 106e place, dans la catégorie économie.
5 – Namibie
Discret comme le Malawi, le pays se situe globalement à la 83e place. L’institut note une légère baisse par rapport à 2011 (80e). La prospérité de la Namibie repose essentiellement sur le respect des libertés individuelles (41e) et la bonne gouvernance (47e). La santé reste toutefois le point noir de la Namibie (101e).
4 – Namibie
Sur 142 pays, la Tunisie se range à la 78e place. Le pays enregistre l’une des plus importantes dégringolades, perdant 24 places par rapport à l’édition 2011 et 30 places par rapport à l’édition 2010. Le pays se classe, selon les critères pris en considération par l’indice, en entrepreneuriat à la 53e place et en gouvernance à la 67e place. Le pire classement concerne la liberté personnelle (123e).
3 – Afrique du Sud
Voilà un pays dont les chiffres de croissance affolent les compteurs et rendent jalouses les autres nations du continent, la nation «arc-en-ciel» se positionne à la 74e place mondiale. 69e en 2011. Entrepreneuse (34e) et forte d’une bonne gouvernance (45e), l’Afrique du Sud tire son épingle du jeu dans ces deux catégories. L’Afrique du Sud s’illustre également dans le respect des libertés individuelles (48e). Mais le talon d’Achille de l’Afrique du Sud reste la santé (114e). Avec près de six millions de séropositifs, l’Afrique du Sud est le pays au monde qui compte le plus d’habitants infectés par le VIH, même si les efforts pour améliorer les conditions de vie des malades se font sentir. L’autre point faible de l’Afrique du Sud: l’insécurité (100e).
2 – Maroc
Le royaume chérifien s’illustre dans les sous-indices économie et le capital social (35e et 29e place respectivement) et arrive à la 73e place mondiale. Il est ainsi le pays le plus prospère du Maghreb, et le quatrième pays arabe après les Emirats arabes unis (29e), le Koweït (385e) et l’Arabie Saoudite (52e). S’il y a une catégorie où le Maroc s’en sort vraiment mal, c’est l’éducation. Le Maroc y occupe, en effet, la 110e place, loin derrière la Tunisie (75e) et l’Algérie (77e).
1 – Botswana
C’est lui le champion. Depuis son indépendance en 1966, le Botswana a maintenu une croissance économique élevée, et ce malgré un coup dur lors de la crise économique de 2008. 70e dans le classement mondial, les points forts du Botswana sont la bonne gouvernance (32e) et le respect des libertés individuelles (30e).
Dans ce pays, la corruption est quasiment nulle, et on pourrait presque le comparer à un petit eldorado. Le Botswana tient en effet, dans une zone fragilisée par les conflits voisins, la dragée haute à tous les pays africains par la sécurité qui y règne. Si bien que Gaborone peut se vanter d’être, au classement GPI, la capitale d’un pays réputé plus sécurisé que l’Italie ou encore…la France.
L’économie est la lanterne rouge de l’Etat botswanais (107e). Pourtant le pays recèle de richesse, le Botswana est le second producteur mondial de diamants après l’Afrique du Sud.