Crac de la baraque de Barack?
Sur le continent, beaucoup estiment que le président américain a déçu les espoirs placés en lui.
Lorsqu’ils jettent un coup d’oeil dans le rétroviseur, beaucoup de fils du continent africain pensent dur comme fer que Barack Obama, 50 ans, n’a pas fait grand-chose pour l’Afrique.
«Envers l’Afrique, rien n’a fondamentalement changé sous l’administration Obama», fulmine Abou Bakr Moreau, enseignant d’études américaines à la Faculté des lettres et sciences humaines à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il aurait même fait moins que ses prédécesseurs en réorientant vers l’Asie les priorités stratégiques de l’Amérique, à en croire cet intellectuel africain.
«En termes de contribution à l’aide au développement pour l’Afrique, cela peut surprendre certains, mais l’administration Bush a été nettement plus généreuse que l’administration Obama, et même les administrations antérieures», fait-il valoir.
Une véritable déception pour nombre d’Africains, euphoriques au lendemain de l’élection de Barack Obama, mais surtout après son discours à Accra, au Ghana, en juillet 2009.
«Je ne considère pas les pays et les peuples d’Afrique comme un monde à part; je considère l’Afrique comme une partie fondamentale de notre monde interconnecté, comme un partenaire des États-Unis en faveur de l’avenir que nous souhaitons pour tous nos enfants», avait-il déclaré.
Et de justifier le sens de son intérêt pour l’Afrique: «Après tout, j’ai du sang africain dans les veines, et l’histoire de ma famille englobe aussi bien les tragédies que les triomphes de l’histoire de l’Afrique dans son ensemble». Le 44e président des Etats-Unis, de père kenyan et de mère américaine, reconnaissait aussi que «l’Occident a souvent traité l’Afrique avec condescendance plutôt qu’en partenaire».
Il ne fallait «attendre quoi que ce soit de l’avènement d’un président dont les ancêtres sont africains. Barack Obama est Américain; il a été élu par les Américains pour la défense des intérêts des Américains», explique Abou Bakr Moreau, précisant que «c’est la naïveté et une certaine mentalité d’assistés qui conduisent à penser que l’administration Obama allait être plus attentive aux problèmes du continent (africain) et aux préoccupations de ses populations».
Alors un second mandat d’Obama pourrait-il combler les attentes des Africains? Rien n’est moins sûr. Même si lors de sa récente tournée en Afrique, la secrétaire d’Etat américaine, Hilary Rodham Clinton, a décliné la nouvelle politique africaine de la Maison blanche, qui se résume en quatre principaux points: promouvoir les opportunités et le développement, encourager la croissance économique, le commerce et les investissements, promouvoir la paix et la sécurité et renforcer les institutions démocratiques.
Du déjà entendu, diront certains.