Obama é…carte son fric de l’Afrique?
Les flons-flons de cette seconde victoire estompés, que fera Barack Obama de ce mandat, et quid de l’Afrique?
Durant son premier contrat à la maison ovale, les Africains s’étaient déjà désillusionnés, car nombreux étaient ceux qui pensaient que ce frère ferait choir des tombereaux de dollars sur le vieux continent; ce fut la déception totale depuis la vallée du Rift jusqu’au pays de la Terranga, où l’Obamania avait effectué son charme ravageur.
Ces Africains oublient une réalité fondamentale: Obama est et reste Américain, et d’ailleurs, il a répété mutadis mutandis sur la Bible ce que ses devanciers depuis George Washington ont fait: «Je jure solennellement que je remplirai fidèlement la fonction de président des USA et que je me consacrerai à préserver, protéger et défendre la constitution des USA… Avec l’aide de Dieu».
Certes, pour ses compatriotes, il a engrangé quelques victoires:
● Ben Laden est mort le 2 mai 2012, le SEAL (unités spéciales) ayant étê la nébuleuse internationale à Abbotabad ;
● «Général Motors est toujours vivant» pour reprendre les mots du vice-présient Joe Biden, puisque 750 milliards USD ont été injectés pour sauver l’industrie automobile ;
● et que dire de l’Obamacare, la première assurance-santé universelle, obtenue de dur labeur, qui permettra, en 2014, à 30 millions d’Américains de bénéficier d’une couverture sociale?
Bémol à toutes ces actions plus ou moins réussies: l’immigration, le contrôle des armes, l’Iran et son programme nucléaire, l’éternel problème Palestine/Israël, qui donnent de l’insomnie à l’auteur de Bestseller «Dream of my father».
Et l’Afrique dans tout ça? Juste un « pèlerinage » au Caire et surtout un speech devant le Parlement ghanéen en juillet 2009, où il a revisité Montesquieu et Rousseau avec un zeste de Tocqueville ont été les actes majeurs à l’égard de sa seconde patrie lors de son premier mandat.
Un président réélu pour un second mandat ayant les coudées plus franches en matière de politique extérieure, qu’attendre des dernières cartes du pensionnaire de la Maison-Blanche relatives à l’Afrique pour cet ultime mandat (2012-2016) ?
Obama daignera-t-il ajouter une plus-value aux chantiers africains entamés par Bush fils? Engagera-t-il les Boys dans «le sahélistan», plus particulièrement au Mali?
Les drones américains, si efficaces et fatals aux terroristes pakistanais ou afgans, aideront-ils la France et les troupes de la CEDEAO à bouter hors du Nord-Mali les narcotraficants et les djiadistes?
Quel nouveau paradigme impulsera-t-il à la coopération avec les Africains? Fera-t-il un voyage ne serait-ce qu’en pays Luo au Kenya pour s’incliner sur la tombe de son père? «Il est temps d’agir», a-t-il dit, lundi, dans son discours de prestation de serment. Y compris en Afrique peut-être. Wait and see!