L’équipage avait demandé à se dérouter, puis à faire demi-tour!
Une série de mesures a été prise par l’Algérie pour l’accompagnement des familles victimes du crash du vol AH 5017 de l’avion de la compagnie espagnole Swiftair affrété par Air Algérie.
Une série de mesures a été prise par l’Algérie pour l’accompagnement des familles victimes du crash du vol AH 5017 de l’avion de la compagnie espagnole Swiftair affrété par Air Algérie, survenu jeudi 24 juillet, dans le nord du Mali, pour assurer le vol Ouagadougou-Alger. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, outre les instructions données aux responsables de la compagnie nationale Air Algérie de prendre en charge les indemnisations des ayants droit, a instruit les autorités locales d’accompagner les familles touchées par ce drame.
Dans ce sens, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, a donné instruction aux différentes structures d’assurer «un accompagnement psychologique aux familles endeuillées». Pour permettre aux proches des victimes de faire leur deuil, il a été décidé également par les autorités religieuses en accord avec ces familles d’«effectuer la prière de l’absent», et ce, «à travers toutes les mosquées du pays vendredi prochain», a-t-il été précisé par la cellule de communication du Premier ministère. Concernant les dépouilles des victimes, il est mentionné que le «rapatriement se fera dès que l’opération d’indentification sera achevée», et pour laquelle «une équipe de la police scientifique algérienne est à pied d’oeuvre sur les lieux du crash et travaille en collaboration avec les experts et spécialistes français ainsi que les autorités maliennes compétentes». Par ailleurs, la même source a indiqué que la partie malienne, de laquelle relève l’enquête, travaille en «étroite collaboration avec les Algériens et les Français» et que «l’aviation civile algérienne a procédé à la remise des boîtes noires au Bureau d’enquêtes et d’analyse français (BEA), spécialisé en matière d’accidents». Il a été précisé que «ce bureau a toujours été sollicité par l’Algérie pour ce genre de situations».
A ce propos, il est à préciser que des experts maliens, espagnols et algériens participent à l’enquête, ainsi que des Américains, nationalité du fabricant de l’avion. Il est également à préciser que les experts français ont commencé ce lundi à extraire les données des boîtes noires du McDonnell Douglas MD-83. L’enquête s’annonce longue et le recueil des dépouilles difficile.
«Toutes les hypothèses seront examinées dans le cadre de l’enquête. Ce que nous savons d’une façon certaine, c’est que la météo était mauvaise cette nuit-là, que l’équipage de l’avion avait demandé à se dérouter, puis à rebrousser chemin, avant que le contact ne soit perdu», , a déclaré le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, lors d’une conférence de presse.
Les enquêteurs du Bureau d’enquêtes et analyses (BEA) ont pu extraire les paramètres du vol AH 5017 de la première boîte noire, mais la récupération des conversations dans le cockpit contenues dans la seconde était toujours en cours.
«L’enregistreur phonique a été endommagé par les conditions d’impact. Le travail sur cet enregistreur se poursuit pour en extraire les données», a indiqué le BEA. L’organisme a précisé que seul le président de la Commission d’enquête du Mali était habilité à communiquer sur le résultat des travaux en cours. «Les enquêteurs français travaillent à l’extraction des données. Le travail qui est le leur prendra du temps. Si les données sont exploitables, leur analyse, leur lecture, demandera peut-être plusieurs semaines», avait auparavant prévenu le secrétaire d’Etat français aux Transports, Frédéric Cuvillier.
Rappelons enfin qu’à bord du MD-83, loué par Air Algérie auprès de la société espagnole SwiftAir, se trouvaient 110 passagers, dont 6 Algériens, et les six membres, espagnols, de l’équipage. L’avion qui devait assurer la liaison Ouagadougou-Alger, s’est écrasé moins d’une heure après le décollage, dans la nuit de mercredi à jeudi au Mali.