Accident « complaisant » à l’Occident?
C’est un coup dur pour AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique). Nabil Abou Alqama, de son vrai nom Nabil Makhloufi, le chef de l’organisation terroriste pour la région du Sahara, est mort, dimanche 9 septembre 2012 dans un accident de voiture survenu dans le nord du Mali, à environ 200 km de Gao, alors qu’il se rendait à un rassemblement des groupes islamistes de la région.
Pour sa postérité, il aurait sûrement souhaité mourir en martyr les armes à la main. Finalement c’est dans un banal accident de voiture que s’est tué Nabil Makhloufi, alias Nabil Abou Alqama.
La montée en puissance d’AQMI sur fond de crise malienne lui avait plus que jamais conféré un rôle d’importance.
L’accident s’est produit entre les villes de Gossi et Gao alors que son véhicule revenait de Tombouctou. Le coordonnateur des activités d’AQMI au Sahara se rendait à une rencontre réunissant tous les groupes islamistes de la zone.
Cet ancien militaire algérien, âgé d’à peine 35 ans, était passé par les maquis des GIA (Groupe Islamique Armé) puis du GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat) avant de rejoindre le nord du Mali.
Il y a moins d’un an, Abdelmalek Droukdel, l’émir d’AQMI, l’avait nommé à la tête de la 9ème région, la zone saharienne, pour mettre un terme aux rivalités entre les différentes katibas (cellules combattantes). Des rivalités souvent générées par les rançons obtenues grâce aux otages occidentaux.
Depuis sa nomination, la donne dans la région a été totalement bouleversée. Le nord du Mali est désormais sous contrôle de groupes jihadistes locaux connus pour entretenir des liens avec AQMI. Reste maintenant à savoir quel sera l’impact de la disparition de Nabil Abou Alqama sur son organisation, mais aussi pour les otages qu’elle détient.
Dans la hiérarchie d’al-Qaïda au nord du Mali, Nabil Makhloufi, alias Nabil Abou Alqama, était, en grade, le principal personnage. C’est par lui que passait le nommé Droukel, l’émir d’Aqmi basé en Algérie, pour donner des ordres à ses troupes dans le Sahel. Et si des propositions, des informations devaient quitter les katibas du Sahel pour remonter en Algérie, c’était également lui la courroie de transmission.
Son autorité était acceptée des chefs locaux d’Aqmi comme Abou Zeid ou Moctar Ben Moctar. L’homme qui vient de mourir à la quarantaine est un ancien du GIA (Groupe islamique algérien), terrible mouvement armé qui, dans les années 90, a semé la terreur en Algérie.
Il y a quelques années, il fut arrêté par les services de sécurité algériens. Emprisonné, il a pu miraculeusement s’échapper d’une des redoutables prisons algériennes. Très rapidement, il rejoint ses camarades dans le maquis. Nabil Makhloufi est un homme svelte qui cache souvent ses yeux derrière des lunettes noires.
C’est également un spécialiste de la fabrication des explosifs. Il assurait la formation des jeunes recrues d’Aqmi, surtout celles qui acceptaient d’aller mourir en martyr au volant de véhicules bourrés d’explosif.
La grosse pointure d’AQMI au nord du Mali qui avait aussi une autre casquette: celle de superviser les dernier détails pour la libération d’Européens faits otages par son organisation.