Le destin heureux de Namassa
Le destin est, selon le dictionnaire, une puissance qui, selon certaines croyances, fixerait de façon irrévocable le cours des événements. Vrai ou faux? En tout cas, ce n’est pas Namassa, l’héroïne du dernier livre d’Alfred Yambangba Sawadogo, qui dira le contraire.
En effet, cette dernière, son mari Tiga l’a répudiée pour motif qu’il est tombé éperdument amoureux de sa deuxième femme plus belle et plus jeune que Namassa. Cette dernière, mère d’un enfant et enceinte de Tiga refusant de devenir le souffre-douleur de son mari au risque d’emprisonner le restant de sa vie va plier bagages et rejoindre ses parents au village du nom de Konkin. Selon les coutumes, Tiga devrait aller chez ses beaux- parents pour donner une explication sur cette situation et, au meilleur des cas, demander le retour de sa femme à la maison.
Mais, c’est mal connaître Tiga qui était dans un zèle d’égoïsme mais qui souhaitait surtout le départ de Namassa pour mieux vivre avec sa deuxième femme. Il ne fera rien malgré l’insistance des parents, amis et du chef de clan de Yangwèla. Mais mal lui en prit car sa tendre et bien-aimée deuxième épouse mourut après qu’elle eut vainement tenté le retour de sa coépouse. Le sort va s’enchaîner sur Tiga en le privant de femme parce que malgré la timide tentative de retour de Namassa auprès de son mari, celle-ci s’estimant blessée dans son amour-propre dira à son mari Tiga qu’elle n’est plus en mesure de vivre avec lui. Et là commença le destin fabuleux de Namassa que les uns et les autres ont traité de tous les noms d’oiseaux.
En effet, lorsque cette dernière, après insistance des sages, avait décidé de rejoindre son mari sur le chemin menant au village de son mari, elle a croisé un étrange personnage surnommé le « Moutoummourgou » qui, selon une tradition, doit violer trois femmes pour se libérer d’un mauvais sort. De ce mauvais sort, il s’agit d’un homme qui, à l’issue de trois mariages, voit ses trois femmes mourir. Et pour se libérer de ce sort, il doit automatiquement se transformer en «Moutoummourgou», s’il ne veut pas que la quatrième femme connaisse le même sort. Mais au moment où le «Moutoummourgou» s’apprêtait à violer Namassa, il constata qu’elle était enceinte mais surtout parce qu’elle avait un caractère trempé d’homme. Cela impressionnera le «Moutoummourgou».
Namassa ne savait pas que son violeur était le prince des Yadsé. Depuis cette fameuse nuit dans la brousse, le «Moutoummourgou» et Namassa seront liés par le coup de foudre qui aboutira à son mariage avec le «Moutoummourgou» ou si vous voulez le prince des Yadsé.
Voilà l’histoire de Namassa congédiée par son mari et qui échappe à un viol avant de finir par se marier à son violeur. Quel destin heureux! Cette histoire palpitante. écrite dans un français accessible,à tous, est contenu dans un livre de 114 pages avec 12 chapitres dont le titre est: «Le chien du roi n’est pas le roi des chiens du royaume».
Dans ce livre, l’auteur aborde d’autres thématiques telles que le pardon, la recherche de l’harmonie sociale, la succession royale, les us et coutumes, la fidélité en amitié, etc.
Alfred Y. Sawadogo, auteur du présent ouvrage, est né en 1944 à Tikaré dans la province du Bam. Sociologue et ingénieur chargé de la formation des jeunes agriculteurs, il est également spécialiste des questions des sociétés civiles africaines.
Ambèternifa Crépin SOMDA