Pouvoir laisser le pouvoir?
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a été victime d’une attaque ischémique transitoire, samedi 27 avril.
Son état de santé «évolue bien», selon le Pr Bougherbal, qui l’avait soigné avant son transfert à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce en France. Une transparence plutôt inaccoutumée sur l’état de santé du président algérien qui inquiète et rouvre le débat sur sa succession éventuelle.
«Bouteflika peut-il encore gouverner?» Le quotidien francophone El Watan résume à sa Une les interrogations de toute la presse algérienne. Le Soir d’Algérie, lui, se demande s’il est «encore concevable d’imaginer un 4ème mandat présidentiel».
Mais les journaux relèvent surtout que c’est bien la première fois, depuis 2005, que l’état de santé du président fait l’objet d’une communication officielle. À l’époque, Abdelaziz Bouteflika était hospitalisé au Val-de-Grâce, officiellement pour un ulcère. Depuis, officiellement, «le président va bien».
Au-delà du choc qu’a provoqué la nouvelle, samedi, c’est le fait de rendre public cet accident qui inquiète les Algériens, explique le journal Liberté.
Depuis 8 ans, les informations sur l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika se basent sur des rumeurs, ou sur des câbles diplomatiques divulgués par Wikileaks, dans lesquels un ambassadeur évoque un cancer du président algérien.
Cette nouvelle transparence fait craindre le pire. Omar Belouchet, le directeur d’El Watan, conclut son édito ainsi: «Il ne serait pas exagéré de dire que le débat sur la succession va être relancé. Il est temps de créer les conditions d’une transition démocratique».