Les Islamistes râtent le… Slam!
Avec 220 sièges sur 462, le FLN (Front de Libération Nationale) remporte les élections législatives du 10 mai 2012 en Algérie, obtenat avec le RND (l’autre parti au pouvoiir) la majorité absolue. L’Alliance Verte des Islamistes, arrivée 3ème, n’a donc pas profité de la vague du printemps arabe. Leur percée, qui était attendue, n’a pas eu lieu. Déçus et frustrés, ils dénoncent une manipulation des résultats, supposant, selon leur propre décompte, être la seconde force politique du pays.
C’est un véritable raz-de-marée du FLN. Le parti d’Abdelaziz Bouteflika, le chef de l’Etat, obtient 220 sièges sur 462, soit presque deux fois plus qu’en 2007. Loin derrière, on retrouve le RND (Rassemblement National Démocratique), qui chute et qui n’obtient que 68 sièges. Le parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia est clairement sanctionné par ces chiffres.
La majorité présidentielle ne changera pas. C’est le premier enseignement de ces législatives. Le chef de l’Etat dispose d’une majorité confortable pour faire passer les réformes qu’il entend mener pour une ouverture démocratique.
Les plus déçus sont sans doute les islamistes qui réfléchissaient déjà à former un gouvernement mais n’ont obtenu que 66 sièges. Parmi eux, l’Alliance verte arrive en 3ème position, alors que ses membres pensaient, après leur décompte, être la 2ème force du pays. Cette coalition de 3 partis obtient 48 sièges, soit 11 de moins qu’en 2007. La percée que les islamistes espéraient n’a donc pas eu lieu.
Les leaders de l’Alliance verte se disent frustrés et ont dénoncé un retour au parti unique.
«Le FLN et le RND sont majoritaires et n’auront donc besoin de personne pour légiférer», disent-ils, annonçant la volonté de réunir tous les partis mécontents comme eux des résultats, pour envisager une action commune.
Autre nouveauté, l’arrivée du FFS (Front des Forces Socialistes) de Hocine Ait Ahmet, qui renoue avec la vie politique, obtenant 20 sièges, après 15 ans de boycott de tout processus électoral.
Le ministre de l’Intérieur a interprété ce vote en faveur du FLN par un vote «refuge» contrairement au vote de 1991 en faveur des islamistes du FIS (Front islamique du salut) qui, dit-il, était un vote «sanction».
La nouvelle Assemblée sera également très féminine, 145 Algériennes font leur entrée au Parlement, grâce à la parité instaurée sur les listes. C’est une petite révolution dans un pays où les traditions sont encore fortes, où les femmes votent dans de bureaux séparés de ceux des hommes.
La France, pour sa part, a salué la bonne tenue du scrutin, estimant qu’il s’était «globalement déroulé dans le calme et sans incident majeur».
