A peine élue, la nouvelle Miss France doit faire face aux attaques racistes sur internet. La fachosphère se déchaîne, mais la jolie Alicia Aylies répond avec philosophie.
Avec ses beaux yeux verts et son joli sourire, la Miss Guyane Alicia Aylies a séduit le jury Miss France et les téléspectateurs, samedi 17 décembre. A seulement 18 ans, la jeune femme est ainsi devenue Miss France 2017. Mais à peine élue, elle doit faire face aux attaques racistes sur les réseaux sociaux.
Elle a notamment été attaquée par le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle, Henry De Lesquen, qui s’était déjà fait remarquer pour ses propos racistes. Sur son compte twitter, l’homme politique a enchainé les remarques sur la nouvelle Miss France, écrivant par exemple: «Je ne la trouve pas très belle. Sans même parler des cheveux».
Des propos choquants, mais qui ne sont pas isolés: les messages racistes se multiplient, la fachosphère se déchaîne. Heureusement, les internautes sont également nombreux à prendre la défense de la nouvelle Miss France, comme Gérard Jugnot, qui a twitté: «Qu’elle soit blanche, noire, métisse ou n’importe, Miss France représente la beauté française», et l’acteur ajoute le hashtag «#NonAuRacisme». Christiane Taubira, l’ancienne Garde des sceaux, a elle aussi eu un petit mot pour Alicia Aylies: «Compliments à Miss France 2017 pour sa beauté, certes, surtout pour sa personnalité».
Si Alicia Aylies n’a pas réagi sur les réseaux sociaux, elle a répondu aux attaques à l’antenne d’Europe 1 lundi 19 décembre. «Je suis la première Miss Guyane Miss France. D’une certaine façon, je représente les Outre-mer. C’est une fierté», a-t-elle déclaré. Et elle ajoute avec philosophie: «Les gens avaient peut-être besoin de voir une Miss France de couleur. C’est vrai qu’il n’y en a pas eu beaucoup…»
La jeune femme de 18 ans, qui s’apprête à vivre une année de rêve, ne s’est pas laissée atteindre par ces attaques: «Je dois avouer que je n’ai pas encore regardé les réseaux sociaux, le comité m’a bien protégée», a-t-elle confié.
Il faut dire que le comité Miss France est habitué à ce genre de polémique, ce n’est pas la première fois qu’une miss doit faire face au racisme. En 2000, quand Sonia Rolland a été élue, la jeune femme d’origine rwandaise a reçu des milliers de lettres d’insultes, et même une contenant des excréments. La Miss France 2014, Flora Coquerel, d’origine béninoise, a dû faire face au même phénomène.
«Il y aura toujours des commentaires racistes», a confirmé Sylvie Tellier sur Europe 1. «On s’en fiche. L’année dernière, on avait reproché à Iris [Mittenaere, Miss France 2016] d’être plus jolie que bronzée. Cette année, on montre que l’Outre-mer a gagné et moi je suis ravie.» La présidente du comité a conclu: «C’est la victoire de la beauté de la femme, peu importe la couleur de sa peau».