Quarante… cinq sur cinq!
45 années de scène et toujours le même succès. Que ne donnerait-on pas pour écouter les coups de maître d’André Marie Tala guitare à la main? Sonorités qui traversent les décennies, depuis 1968.
45 années de scène et toujours le même succès. Que ne donnerait-on pas pour écouter les coups de maître d’André Marie Tala guitare à la main? Sonorités qui traversent les décennies, depuis 1968.
Aujourd’hui, le chanteur compositeur en est à 45 ans d’inspiration. On lui prêterait bien la voix de Johnny Hallyday, l’une de ses muses ; on le confondrait bien à Ray Charles ou à Stevie Wonder pour leurs mythiques lunettes noires qui voilent leur handicap visuel.
Mais André Marie Tala est unique en son genre. Unique avec son Tchamassi, sorte d’afro-jazz, son soukous ou son funk des années 90. Le natif de Bandjoun, dans la région de l’Ouest compte à ce jour, plus de 100 000 disques vendus à travers le monde, des concerts bouillants, un public hétéroclite. D’ailleurs, il entretient une alchimie particulière avec ses fans. La preuve, André Marie Tala se souvient, encore ému de ce moment magique de 1977, lors d’une prestation à Bertoua, une spectatrice en liesse lui a mis son bébé dans les bras. «J’ai interprété ce geste comme une marque de grande confiance», lâche-t-il.
A cette époque, l’artiste jouit d’une notoriété qu’il a assise un peu plus tôt, en 1973, avec l’album « Hot Koki » que le chanteur américain James Brown plagie dans son titre « The Hustle ».
Malgré ses sollicitations diverses, l’homme est resté simple. Il a le ton convivial, la voix chaleureuse. Concernant ses compositions, il affirme: « Je suis soucieux de faire de la bonne musique, de rédiger des textes porteurs de messages constructifs, d’espoir, d’amour.» Ses textes et mélodies lui valent de mettre le bendskin au goût du jour en lui faisant franchir les frontières camerounaises pour embrasser l’international. Ainsi, ses clips sont pleins d’authenticité. Les traditions de l’Ouest occupent une large place dans « Nomtema ». Pour les titres « Je vais à Yaoundé », « Sikati » et autres, l’auteur affirme que ce sont les scènes de la vie quotidienne qui l’ont inspiré. Des scènes cocasses également, comme celle de l’époux qui rentre du travail avec une marque sur la joue, dans « Rouge à lèvres ».
En remontant dans ses souvenirs, il se remémore que le plus dur est survenu à 14 et 15 ans, quand, après avoir perdu ses parents quelques années plus tôt, il perd la vue, suite à un décollement de la rétine. « J’ai pris mon destin en main. J’ai choisi d’être un homme cultivé, curieux, au contact de la vie. Je suis toujours allé à l’école », se souvient-il. C’est à ce moment qu’il manie pour la première fois la guitare. A 63 ans, il travaille au quotidien sur ses compositions. Le 29 novembre prochain à Douala Bercy, André Marie Tala fêtera ses 45 ans de carrière entouré de stars de la chanson et d’amis.