Le président de l’association L’Arche de Zoé, Eric Breteau, et sa compagne Emilie Lelouch ont été condamnés, mardi 12 février à Paris, à 2 ans de prison ferme et immédiatement arrêtés pour avoir tenté en 2007 d’exfiltrer du Tchad vers la France 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour.
Déjà condamnés puis graciés au Tchad, ils étaient poursuivis en France pour escroquerie, exercice illicite de l’activité d’intermédiaire pour l’adoption et aide à l’entrée ou au séjour de mineurs en situation irrégulière.
Les deux Français, qui étaient absents tout au long de leur procès en décembre mais s’étaient présentés devant la justice mardi pour le jugement, ont été immédiatement arrêtés pour être écroués.
L’association a été condamnée à 100.000 euros d’amende et dissoute.
Eric Breteau et Emilie Lelouch, installés jusqu’alors en Afrique du Sud, ont annoncé leur intention de faire appel de leur condamnation.
« C’est avec une grande joie que nous apprenons la condamnation d’Eric Breteau et sa compagne. Ce qui confirme que le banditisme dénoncé par le gouvernement tchadien a été confirmé par la justice française« , a réagi Me
Philippe Houssené, avocat représentant l’Etat tchadien.
Eric Breteau et Emilie Lelouch avaient été arrêtés avec d’autres bénévoles en octobre 2007 à Abéché (est du Tchad) alors qu’ils s’apprêtaient à embarquer dans un avion vers la France avec des enfants affublés de faux bandages et de pansements.
Accusés d’avoir joué sur le « désir d’enfants » de familles d’accueil françaises recrutées sur des forums de discussion sur l’adoption, ils disaient vouloir sauver des orphelins du Darfour. Mais, selon plusieurs ONG, les enfants étaient pour la plupart tchadiens et avaient au moins un parent en vie.
Le couple et 4 autres bénévoles avaient été condamnés au Tchad à 8 ans de travaux forcés pour tentative d’enlèvement d’enfants, peine commuée en années de prison en France, avant d’être graciés par le président Idriss Déby à la fin mars 2008.
Outre la peine de 3 ans de prison dont un avec sursis, ils ont été condamnés mardi à 50.000 euros d’amende par le tribunal, qui les a reconnus coupables d’escroquerie au préjudice de 358 familles d’accueil, exercice illicite de l’activité d’intermédiaire pour l’adoption et aide à l’entrée ou au séjour de mineurs en situation irrégulière.
Christophe Letien, un membre de l’association resté en France a été condamné à un an de prison avec sursis, tout comme un médecin, Philippe Van Winkelberg.
Une journaliste, Marie-Agnès Pèleran, et un logisticien, Alain Péligat, ont quant à eux été condamnés à 6 mois de prison avec sursis.