Des bidonvilles de Casablanca aux chefs-d’œuvres créés avec des fruits, à Rieti. « Alitaliya.net », le site arabophone de notre groupe éditorial « Stranieri in Italia » a recueilli les propos d’Azeddine El Hachemy, qui raconte le fascinant parcours qui l’a porté du Maroc vers l’Italie, où il a pu, grâce à son courage et sa ténacité, réaliser en toute honnêteté son rêve de vie, sans nullement se laisser tenter par les raccourcis de la délinquance facile.
Azedine El Hachemy est né à Casablanca. Il a 42 ans dont 21 passés en Italie. Il y est arrivé comme passager clandestin, après un voyage aventureux en bateau, en train et à pied. Il est actuellement chef cuisinier. Son histoire est fascinante, comme celles de tant d’autres immigrés partis à l’aventure, le cœur plein d’espoirs et de rêves.
«Quand je suis arrivé je n’avais sur moi que de l’eau quelques biscuits, mais aussi l’espoir et le désir de devenir quelqu’un, « Dans mon petit coin, en fait, après de nombreuses années de dur labeur, j’ai réussi à devenir un chef».
Aujourd’hui Azeddine travaille dans un restaurant de Rieti. La passion pour la cuisine est née en lui, depuis l’enfance.
«Je cuisinais pour mes amis pour me payer les excursions à la mer», raconte Azeddine qui cependant, ces dernières années, a développé une habileté extraordinaire dans la décoration de fruits et légumes.
Parmi ses nombreuses créations, il y a une pastèque transformée en un visage de femme marocaine avec le voile traditionnel, fruit de son désir de pouvoir, à sa manière, «honorer mon pays d’origine, qui demeure une partie importante de moi».
Et Azeddine de retracer sa vie: «Mon voyage était dans mon destin. Quand j’étais gosse, ma grand-mère me disait que ma place était loin du Maroc. J’ai quatre sœurs et un frère, nous habitions dans une baraque. Je voyais mon père tous les 6 mois car il était dans l’armée. Je me sentais un fardeau. Je descendais au port aider les pêcheurs pour 2 euros par jour. Je ne voyais aucun futur pour moi mais les mots de mon ami Hamid m’ont donner le désir de m’en aller. Mais chaque fois que j’étais sur le point de partir, je pensais à ma mère et le fort lien que j’avais avec elle me freinait. Jusqu’à un samedi de mars 1996. Je vendais des cigarettes devant le port, Hamid est venu et m’a dit que, ce soir-là, serait parti pour l’Espagne un navire appelé « Fès ». On s’est embarqués en cachette, enfermés dans container pendant 15 heures. Puis on est descendus dans un camion qui allait vers Malaga».