Dix lustres illustres!
La Banque Africaine de Développement (BAD) fête cette année son 50e anniversaire (1964-2014), un demi-siècle d’assistance au développement du continent africain. A cette occasion, la Tunisie, siège temporaire de la banque, abrite plusieurs activités dont le lancement est prévu, le 22 avril, au Palais des congrès de Tunis.
Des organisations internationales, des partenaires de développement, des représentants de la société civile et du secteur privé participeront à cette manifestation, outre une délégation importante de Côte d’Ivoire, sachant que la ville d’Abidjan abritera en novembre 2014 le point d’orgue des célébrations.
«Les 50 ans d’existence de la première institution de financement du développement du contient offriront à la direction de la BAD l’occasion de remonter le temps pour apprécier l’appui apporté aux pays africains membres. Il s’agira aussi d’identifier les perspectives pour les 50 ans à venir, comme c’est indiqué dans le thème des Assemblées annuelles qui auront lieu à Kigali, au Rwanda, du 19 au 23 mai 2014, sur le thème « Les 50 années à venir: l’Afrique que nous voulons »».
De par son parcours exemplaire et son appui, la BAD a su être, durant les périodes difficiles, un partenaire de choix pour les pays africains. Ses projets et programmes et ses choix stratégiques traduisent sa consécration, comme l’a annoncé son président Donald Kaberuka: «C’est grâce à ces choix stratégiques de la banque et à son action face à la crise financière de 2008 que les actionnaires ont consenti à tripler son capital, passant ainsi de 32 à 100 milliards de dollars... ».
Dans le même contexte, M.Hakim Ben Hammouda, ministre de l’Economie et des finances, a indiqué, lors du séminaire sur les transferts d’argent des migrants africains tenu récemment à Tunis, que «la BAD a été la première institution à appuyer la révolution tunisienne avec rapidité et détermination».
La banque a apporté sa contribution au développement de l’Afrique et à sa relance, qui se traduisent par un taux de croissance soutenu de 5% au cours de la dernière décennie. En effet, «les prévisions du FMI indiquent que le continent devrait être la région du monde à connaître la plus forte accélération de croissance, passant de 5,1% en 2013 à 6,1% en 2014».
Mais les défis demeurent nombreux pour la BAD, appelée désormais à soutenir l’intégration sociale, assurer un partage équitable des richesses et garantir l’accès aux infrastructures, notamment en ce qui concerne l’énergie.
D’ailleurs, le président de la BAD l’a confirmé en disant que «cette croissance doit aujourd’hui se traduire en transformation, c’est-à-dire qu’il ne faut pas que ce soit uniquement une croissance au PIB, mais une transformation de nos économies afin de pouvoir créer des emplois, monter sur la chaîne des valeurs et intégrer le commerce international». D’où le thème de la stratégie décennale 2013-2022, à savoir «Au cœur de la transformation de l’Afrique».
Cette stratégie vise à approfondir le processus de transformation de l’Afrique et l’amélioration de sa croissance, de telle sorte que la croissance soit partagée et non isolée pour tous les citoyens de tous les pays africains.
«Elle vise aussi à favoriser une croissance qui ne soit pas simplement durable au plan écologique, mais aussi habilitante au plan économique. Lorsque la croissance est aussi bien inclusive que « verte », elle crée les emplois dont le continent a besoin maintenant».
La concrétisation de l’objectif d’une Afrique intégrée à l’échelle régionale et diversifiée sur le plan économique «fera de l’Afrique le prochain marché émergent mondial».
N. Hizaou