Sa Sainteté le pape Benoît XVI foule Bénin pour une visite apostolique de trois jours.
Ce deuxième voyage du souverain pontife en Afrique se limite au territoire de l’ancien Dahomey. Et voilà ce pays qui s’auréole donc d’une troisième visite papale après celles effectuées par Jean Paul II en 1982 et en 1993.
Ce déplacement sera certainement l’occasion de voir comment Benoît XVI est accueilli en Afrique surtout après la polémique qu’avaient suscitée ses déclarations à propos du port du condom lors de son premier voyage sur le continent en mars 2009 au Cameroun et en Angola.
Il faut préciser que cette visite se situe dans le cadre de la célébration du 150e anniversaire de l’évangélisation du berceau du culte Vaud ; un anniversaire qui remonte à l’arrivée le 18 avril 1861, sur la plage de Ouidah de trois religieux de la Société des missions africaines. C’est aussi l’occasion pour l’ex-cardinal Joseph Ratzinger de rendre hommage au cardinal Bernardin Gantin, grande figure de l’Eglise africaine, décédé en 2008. C’est pourquoi l’illustre hôte ira prier sur la tombe de son vieil ami au séminaire Saint-Gall dans la ville de Ouidah.
Ce déplacement papal au Bénin s’inscrit dans la suite du deuxième synode spécial des évêques pour l’Afrique, tenu en 2009 sous le thème «Eglise d’Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix» ; une thématique pertinente et contemporaine au regard de la triste situation du continent noir, marquée encore par des conflits internes dans certains pays alors que d’autres sont en train de sortir de la guerre civile.
La nécessité de raccommoder le tissu social s’impose donc, puisqu’il faut bien que les survivants à ces violences, tous fils d’un même pays, réapprennent à vivre ensemble malgré les affres du passé. Dans la mise en place de cette nouvelle dynamique du vivre-ensemble des ennemis d’hier, l’Eglise catholique entend bien jouer un rôle de premier plan.
Un rôle qu’elle assume déjà dans beaucoup de pays à travers la promotion du triptyque : justice, réconciliation et paix. Dans ce sens, le choix du Bénin, exemple de stabilité sociopolitique, se justifie par la parfaite symbiose qui y règne entre les différentes confessions religieuses et entre les diverses communautés ethniques.
A Cotonou, le Saint-Père va donc porter son sceau pontifical sur les travaux du synode et publier dans la foulée son Exhortation apostolique, fruit de la session spéciale des évêques pour l’Afrique. Une Exhortation qui, tout en concluant le synode, va ouvrir la voie à un nouveau chapitre de l’action de l’Eglise sur notre continent.
En effet, ce document-guide devra contenir le projet pastoral pour les prochaines années. Pour cette raison, toutes les conférences épiscopales d’Afrique ont accouru au Bénin pour recevoir cet important document des mains du successeur de l’apôtre Pierre. C’est ainsi que du côté du Burkina, plusieurs évêques et quelques 300 fidèles sont déjà sur place depuis jeudi.
Au cours de son séjour béninois, le souverain pontife va rencontrer les enfants en lieu et place des jeunes qu’il a l’habitude de recevoir. Il faudra voir dans ce geste le symbole du nouveau départ que devra prendre l’Eglise catholique africaine après la conclusion solennelle de son deuxième synode. Soulignons que ce voyage est le 22e qu’effectue le pape à l’étranger et, en principe, le dernier dans l’agenda pontifical au titre de l’année 2011.