Trêves de grèves?
Une réunion devait se tenir, mardi 11 mars à Cotonou, avec pour objectif de trouver un terrain d’entente entre le président béninois Boni Yayi et les 6 confédérations syndicales qui ont appelé à la grève, depuis fin décembre. Elle a été ajournée et reportée sine die.
Tous les mardis, mercredis et jeudis, la quasi-totalité des services publics béninois débraient depuis bientôt 8 semaines. Une grève perlée qui paralyse le pays et fait boule de neige.
«Le secteur éducatif est en grève, le ministère des Affaires étrangères en grève, le ministère du Plan, le ministère de l’Economie et des Finances, une bonne partie du ministère de l’Agriculture en grève. Nous étions dans la dynamique de discuter avec notre président. Le président a préféré aller souhaiter bonne guérison à son homologue ivoirien. Nous, on n’est rien», déclare Pascal Todjinou de la Confédération générale des travailleurs du Bénin.
A l’origine de la colère les évènements du 27 décembre dernier. La population et les syndicats avaient manifesté à Cotonou pour une meilleure gouvernance. La police a alors chargé et des leaders syndicaux ont été blessés. Les syndicats demandent maintenant justice au président de la République.
«Nous avons estimé que l’engagement que prend le gouvernement ne nous rassure pas. Dans la Constitution du 11 décembre 1990 on consacrait déjà les libertés de manifestation. La bonne foi c’est de limoger le préfet et le commissaire», fait savoir Laurent Metognon du Syndicat des Travailleurs de l’Administration et des Finances.
Le secrétaire général du Syntracef admet que le gouvernement a tout de même satisfait quelques revendications: le salaire minimum est revalorisé à 40 000 CFA par mois et les retenues sur salaire suite à la grève seront restituées. Mais avec l’ajournement inattendu de cette dernière réunion, le dialogue entre les organisations syndicales et le président Yayi est aujourd’hui au point mort.
