Deuil sans cercueil?
Vatican, Place Saint Pierre. Hypothèses, intuitions, rumeurs, spéculations, émotions… Il règne une étrange atmosphère au Vatican depuis que Benoît XVI avait annoncé, le 11 février, qu’il renonçait à son ministère pétrinien.
Ce jeudi 28 février, le pape abandonne le siège apostolique. Le moins que l’on puisse dire est que l’Eglise n’est ni en deuil ni en fête. Elle est dans la méditation jusqu’à l’élection du nouveau successeur de Pierre.
Cependant, règne ces derniers jours, sur la Place Saint Pierre, une atmosphère de deuil. Oui, «deuil blanc» et sanglots. Qu’est-ce que c’est qu’un deuil blanc? C’est un deuil sans cadavre où l’on pleure une personne avant même qu’elle ne décède.
Effectivement, le Vatican vit un temps suspendu. Les hommages que l’on réserve généralement aux morts se succèdent. Beaucoup parlent de Benoît XVI au passé. Certains évoquent «un deuil blanc».
Et l’on a pu apercevoir, le 27 février, lors de sa dernière audience publique, celle d’adieu, des gens éclater en sanglots. Mais Benoît XVI est vivant: physiquement épuisé, mais bien vivant. Il parle et marche sous le poids de ses 85 ans d’âge.
Qu’on se le dise. Le 265ème successeur de Pierre fera parler de lui. Pendant longtemps. Non pas qu’il a été un pape extraordinaire, mais parce que Benoit XVI est le premier pape à renoncer à ses fonctions depuis plus de 7 siècles.
En jetant l’éponge, le pape allemand laisse une Eglise qui fait fasse à d’énorme défis: pédophilie des prêtres, mariage gay, finances du Vatican… Positivement, il laisse un exemple de détachement et d’humilité. Une leçon de l’autorité comprise comme service.
Que dire? Maintenant le siège est vacant et la succession s’ouvre. Cependant, l’histoire des successeurs de Pierre a traversé presque vingt siècles. Elle a connu des intrigues, des fraudes et même des complots, comme dans les élections de tous les temps et de tous les pays.
«Dans la chaîne qui relie le pape actuel à Pierre, tous les maillons ne sont pas d’or pur. Ce sont des maillons tout de même. Raisonner différemment serait refuser de tenir compte des infirmités de la nature humaine et des vicissitudes incroyables traversées par la papauté au cours de son histoire». Bye Benoît XVI!
