Le sacrifice du Pontifice!
Benoît XVI s’est déchargé de ses fonctions, jeudi 28 février à Rome, et a promis de se soumettre au prochain Pape. Le cardinal Ratzinger qui a reçu pour la dernière fois les cardinaux à la salle Clémentine, a évoqué avec eux les beaux et difficiles moments passés à la tête de l’Eglise.
Elu Pape le 19 avril 2005 au 4ème scrutin d’un conclave ayant duré moins de 24 heures, et 1er pontife allemand depuis plus de 9 siècles, Benoît XVI a abandonné ses charges.
Avant de quitter la cité du Vatican, il a eu une journée chargée car, dans la matinée, Benoît XVI a reçu en audience pour la dernière fois les cardinaux de la curie qui participeront pour la plupart à l’élection de son successeur. L’audience a eu lieu dans la solennelle salle Clémentine du Vatican. Le souverain pontife a fait savoir aux cardinaux qui recevront leurs convocations dès aujourd’hui pour le conclave, que «parmi vous se trouve le prochain Pape, auquel je promets déférence et obéissance inconditionnelles».
À la fin d’après-midi, le Pape allemand, âgé 85 ans, a quitté le Vatican à bord d’un hélicoptère pour se rendre à Castel Gandolfo, la résidence d’été des Papes près de Rome.
Joseph Ratzinger a salué la foule depuis le fameux balcon de la villa de la cité du Vatican qui fait face à la place Saint Pierre. C’était sa dernière apparition publique en tant que Pape parce qu’il a pris le titre officiel de «Sa Sainteté Benoît XVI, Pape Emérite».
Il a promis, après s’être déchargé de ses fonctions, qu’il serait proche des cardinaux par la prière, lors du prochain conclave. Mgr Ratzinger a reparlé des moments très beaux mais aussi difficiles pendant lesquels il y a eu quelques nuages dans le ciel, tout au long des 8 ans de son pontificat, faisant allusion aux scandales qui l’ont émaillé.
Dans ses habits rouges bordés de fourrure blanche, il a prié pour que les cardinaux soient «un orchestre dont les diversités concourent à l’harmonie de la réalité plus élevée de l’Église». Il a exprimé ses remerciements pour la proximité, les conseils et l’aide qu’ils lui ont procurés. Il les a invités à être dociles à l’Esprit saint. « Nous avons donné de l’espérance, qui venait du Christ au monde pendant ces 8 années », a-t-il ajouté.
L’ex-Pape a exprimé aussi ce qui lui tenait à cœur: «l’Eglise n’est pas une institution, mais une réalité vivante et que son coeur est le Christ qui continue à cheminer dans le temps. L’Église est dans le monde mais n’est pas du monde», a commenté le Pape Emérite.
Les fidèles catholiques de l’archidiocèse de Dakar étaient venus en masse pour participer à la messe de remerciement et d’adieu au Pape Benoit XVI. Aux côtés du nonce apostolique Mgr Luis Mariano Montemayor et de plusieurs prêtres, ils ont prié pour le Pape émérite, pour l’Eglise et pour le futur pontife. Dans son homélie, le nonce apostolique a déclaré à l’endroit du cardinal Joseph Ratzinger: «Aujourd’hui nous tenons à vous faire savoir que nous sommes remplis de reconnaissance à votre égard pour votre action pleine de bénédictions à la tête de l’Eglise catholique».
Après cette prière et ce rappel, le nonce apostolique a fait quelques témoignages sur l’ex-pape en indiquant que son pontificat a été marqué par des changements caractérisés par l’aggravation d’une crise culturelle et économique jamais connue depuis la dernière guerre mondiale.
Une période d’incertitude aussi et de changement en matière d’éthique sociale, familiale et personnelle qui a agressé les cultures et les traditions chrétiennes.
Mais Benoit XVI a fait face à toutes ces crises parce qu’il avait inscrit son pontificat dans le sceau de la réconciliation et de l’harmonie des peuples. Et ses nombreuses interventions au cours de ses voyages ont démontré sa fidélité aux orientations du Vatican II, en faveur du dialogue islamo-chrétien.
Le pontificat de Benoît XVI a été bénéfique pour les africains car, en plus du renforcement des relations diplomatiques entre le Saint Siège et l’Afrique, il a créé 6 cardinaux africains sur les 11 électeurs africains qui participeront au prochain conclave.
Le nonce apostolique a fait savoir que depuis 2005, plusieurs cardinaux et fils de l’Afrique occupent des postes importants dans la curie romaine.