Première audience!
Charles Blé Goudé a comparu pour la première fois, jeudi 27 mars matin, devant la Cour Pénale internationale. Il est considéré par les ONG et ses détracteurs comme l’un des principaux responsables des violences de la crise post-électorale de 2010-2011 et qui a fait quelque 3 000 morts.
Il est le deuxième ancien dirigeant ivoirien incarcéré à La Haye et c’est un Charles Blé Goudé très assuré qui s’est présenté devant la Cour.
Costume foncé, chemise blanche, cravate bleue, Charles Blé Goudé est arrivé souriant dans la salle d’audience de la Cour pénale internationale ce jeudi matin à 10 heures. Une audience très formelle, qui a permis cependant à ce proche de Laurent Gbagbo de dévoiler son état d’esprit: «Je suis heureux d’être là pour que la vérité soit sue» a t-il assuré.
Charles Blé Goudé, accusé de crime contre l’humanité a expliqué comment depuis son arrestation au Ghana en janvier 2013, ses droits élémentaires ont été violés. Il est revenu sur sa détention en Côte d’Ivoire. «Pendant quatorze mois j’ai été séquestré, je n’ai vu personne et personne n’a pu me rencontrer».
Le chef des Jeunes Patriotes a donc dénoncé sa détention dans des locaux de la DST, puis la façon dont il a été livré à la CPI la semaine passée par les autorités ivoiriennes.
Avec assurance et éloquence, celui que l’on qualifie de «ministre de la rue» à Abidjan, a réaffirmé sa fierté d’être un proche de Laurent Gbagbo. «Si je suis jugé pour ce que j’ai fait, je serai libéré», a-t-il précisé.
Son avocat Nick Kaufman a annoncé son intention de demander une mise en liberté provisoire. Et la juge a fixé au 18 août prochain la date d’audience de confirmation des charges qui pèsent sur l’ex-chef des Jeunes Patriotes de Laurent Gbagbo.
Charles Blé Goudé est détenu dans le centre pénitentiaire de la CPI, aux côté de son mentor, Laurent Gbagbo. Impossible de savoir si les deux hommes ont eu l’autorisation de se voir.