Combien… d’essais de ces décès?
On ne sait trop si c’est le phénix des temps modernes qui renaît de ses cendres ou si Aboubakar Shekau a le «don de résurrection ». Ce n’est pas la première fois qu’on nous annonce la mort de l’impitoyable chef de Boko Haram.
On ne sait trop si c’est le phénix des temps modernes qui renaît de ses cendres ou si Aboubakar Shekau a le «don de résurrection ». Ce n’est pas la première fois qu’on nous annonce la mort de l’impitoyable chef de Boko Haram. Mercredi dernier encore, l’armée nigériane, elle même et cela pour la première fois de sa part, nous en a fait l’annonce sans préciser toutefois ni le lieu ni la date. Par contre, le major général Cris Olukoladé, porte-parole de l’armée nigériane, s’est voulu plus précis concernant la mort d’un autre homme s’étant fait passé pour le chef des insurgés islamistes.
Cette mort-là, elle, au moins est certaine et serait celle d’un parfait sosie, celui qui parade sur le petit écran comme Aboubacar Shekau himself. Tant que les circonstances du décès du vrai Shekau resteront mystérieuses, on ne sait plus ce qu’il faut faire de ces morts-vivants. En juillet 2009 déjà, la police de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, avait annoncé que Shekau figurait parmi 200 membres du groupe tués au cours d’un affrontement. En août 2013, une autre source au sein des services de sécurité indiquait que Shekau pourrait avoir été tué par balle après un accrochage avec des soldats un mois plus tôt. Finalement, qui a été tué ? Le vrai ennemi public numéro un nigérian ou son sosie ?
Tant que des preuves scientifiques n’auront pas formellement été apportées comme dans le cas de Ben Laden, exécuté à Abbottabad par des US Navy SEAL, on restera toujours dubitatif sur ces multiples morts de Shekau, à moins qu’il n’ait neuf vies comme le chat. A chaque épisode, le tué ou quelqu’un se présentant comme tel était apparu ensuite dans une vidéo quelque temps après. Pire, les attaques, attentats et enlèvements prenaient alors des proportions beaucoup plus désastreuses, semant davantage désolation et abomination partout où les membres de Boko Haram passaient et repassaient.
Heureusement, l’attaque de mercredi qui a été officiellement fatal au sosie du sanguinaire Shékau intervient au moment où la chambre haute nigériane exhorte le président Goodluck Jonathan à s’engager dans une guerre totale contre la secte islamiste. Le gouvernement et, partant, l’armée ont désormais les coudées franches pour monter au front. Il ne reste plus qu’à élaborer la bonne stratégie pour mettre Boko Haram hors d’état de nuire.