Interview à l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo!
Il a joué un rôle déterminant dans le dénouement de la récente crise consécutive au coup d’Etat du 16 septembre 2015, perpétré par les éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Jean-Baptiste Ouédraogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, dit avoir frôlé la mort par deux fois. Dans l’interview qu’il nous a accordée le 26 octobre dernier, il raconte comment le chef des putschistes, le général Gilbert Diendéré, a pu sauver sa peau avant l’assaut final lancé par les forces loyalistes contre le camp Naaba Koom II. «A quelque chose, malheur est bon», s’exclame Jean-Baptiste Ouédraogo qui estime que le RSP, en commettant le crime de trop, a facilité sa dissolution tant attendue et réclamée par la rue. Mais, pour avoir contribué à sauver Diendéré, Jean-Baptiste Ouédraogo prévient: «si c’était à refaire, je le ferais parce que dans mon cœur de chrétien et de médecin, il y a autant de place pour mes ennemis que pour mes amis».
Qu’est-ce que ça fait d’être toujours médiateur? N’éprouvez-vous pas, par moments, un sentiment de lassitude?
Vous exagérez. J’ai été, quelques rares fois, médiateur. Et chaque fois que je l’ai été, j’ai toujours estimé que c’était par devoir et par obligation morale de ne pas me dérober à un appel patriotique. Dans ces conditions, il n’y a guère de place pour la lassitude. Chaque fois que ma contribution peut aider à dénouer un problème, je m’y prête volontiers.
En 2014, vous étiez un médiateur autosaisi. Est-ce le cas pour ce putsch?
La situation de 2014 est totalement différente de celle du putsch que nous venons de vivre. En 2014, l’enjeu de la médiation était de prévenir une situation conflictuelle qui aurait pu dégénérer en violence et en explosion sociale. Le dialogue politique aurait pu, à lui seul, rétablir la confiance et permettre de trouver la solution aux graves problèmes structurels et politiques qui empoisonnaient l’atmosphère socio-politique du moment. J’ai cru que la classe politique était, alors, plus préoccupée par les intérêts supérieurs de l’Etat et la paix sociale, que par les intérêts individuels ou de groupe. Nous nous sommes autosaisis avec d’autres personnes de bonne volonté, pour accompagner les protagonistes vers une sortie de crise qui aurait épargné le pays de la fronde et des troubles sociaux générateurs de violences. Dans le cas du putsch de 2015, au moment où j’ai été convié pour négocier avec le groupe de l’état-major de l’Armée, la prise d’otages était déjà consommée. Il n’était plus question de dialogue à quelque niveau que ce fût. Il fallait négocier avec les artisans du coup de force, pour qu’ils libèrent les otages afin d’assouplir les sanctions encourues et que tout s’arrêtât là. Mais très vite, nous nous sommes rendu compte que les putschistes cherchaient l’aval et le soutien de l’Armée pour renforcer leur position. La situation est restée tendue de 17h30, le 16 septembre à 03h 30, le 17 septembre, car l’Armée refusait d’assumer le coup de force. L’objectif étant connu, nous avons usé de stratégies et de patience pour espérer sinon vaincre la résistance des putschistes, du moins contrecarrer et ralentir leurs plans pour attendre du renfort intérieur ou extérieur. Nous irons jusqu’à les dissuader de franchir le Rubicon en proclamant le coup d’Etat qui déclencherait une fronde et une résistance à l’intérieur et une condamnation unanime à l’extérieur avec des sanctions. A cours d’arguments, les putschistes finiront par proférer des menaces contre nous. Ce qui a eu, pour effet, de nous obliger à interrompre les négociations. Nous avons, au moins, réussi à différer le jour de la proclamation du coup d’Etat du 16 au 17 septembre. Le reste est connu. Il s’agissait donc, là, de négociations sous le feu de l’action, au sens propre comme au sens figuré, qui impliquaient des spécialistes et des personnalités ayant une expérience et une influence certaines sur les acteurs.
Avez-vous été surpris par le coup d’Etat?
Je pouvais m’attendre à tout sauf à ce coup d’Etat. Nous étions à quatre jours de l’ouverture de la campagne électorale et à deux mois de la fin de mandat de la Transition. Un coup d’Etat à cet instant précis, était totalement absurde, irréfléchi et contre toute logique. Cela m’étonne de la part d’un homme de la trempe du général Gilbert Diendéré réputé être fin stratège. Même s’il a été manipulé, il aura manqué de lucidité et de bon sens.
Quel commentaire faites-vous de la dissolution du RSP?
C’est le RSP lui-même qui s’est tiré deux balles dans les pattes. Comme dit le dicton, «à quelque chose, malheur est bon» ! Je pourrais même ajouter qu’il s’agit là de «l’heureuse faute» qui a facilité la dissolution tant attendue mais tant redoutée du RSP. Le RSP a commis le crime de trop qui a rendu sa dissolution facile, heureuse et immédiate. Comme sur un plateau d’or !
Le Gouvernement affirme qu’une trentaine d’éléments de l’ex-RSP sont toujours dans la nature. Comment appréciez-vous cela?
Aucune œuvre humaine n’est parfaite. Une trentaine d’éléments sur environ 1300, cela représente 2% ; ç’aurait pu être pire. Mais c’est tout de même dangereux sur le plan sécuritaire. Osons espérer que le remords nous les ramène au sein de l’Armée s’ils n’ont pas choisi l’exil.
Selon vous, faut-il oui ou non prolonger la Transition?
Faire glisser la date initiale des élections de quelques semaines était nécessaire. Mais prolonger la Transition par plaisir ou sur de fallacieux prétextes, ne se comprendrait pas. Le prétexte sécuritaire aurait pu prévaloir, mais il nous a été donné de voir organiser des élections dans des pays où la sécurité était loin d’être garantie. Le Nigeria où sévissent Boko Haram et autres djihadistes nous offre le meilleur exemple, plus près de nous, le Mali. Ces deux pays ont réussi à organiser leurs élections malgré l’insécurité qui y régnait.
Aviez-vous des rapports avec Diendéré?
Je connais le général Gilbert Diendéré depuis 1983. Il était lieutenant à l’époque. Il a été un acteur dans le coup d’Etat du CSP (Conseil de Salut du Peuple) dont j’ai été le Président. Il a, encore, été un acteur déterminant dans le coup d’Etat du CNR (Conseil National de la Révolution) dont j’ai été la victime. Pour mémoire, je vous rappelle que j’ai été détenu pendant deux ans à Pô du 4 août 1983 au 4 août 1985 et c’était le lieutenant Diendéré, second du capitaine Blaise Compaoré, qui commandait, pratiquement, le CNEC de Pô. C’est vous dire que je connais très bien le général Diendéré. Plus proche de nous, à chaque acte hostile du RSP, sous la Transition, (30 décembre 2014, 4 février, 27 juin et 16 septembre 2015), j’ai toujours été appelé soit par le président de la Transition soit par le chef d’état-major général des Armées pour rencontrer et discuter avec le général Diendéré. Nous nous connaissons donc parfaitement bien. Mais tout se limitait à mes missions officielles.
Vous avez, comme le disent certains, aidé Diendéré à quitter le camp Naaba Koom II pour rejoindre la Nonciature. Est-ce exact?
Oui, c’est exact mais en voici les circonstances. Vers 14 h, le 29 septembre, je reçois un coup de fil du général Pingrenoma Zagré qui me demande, suite à la décision de lancer l’assaut sur Naaba Koom II, d’user de mon influence pour convaincre le général Gilbert Diendéré de faire déposer les armes pour éviter un bain de sang inutile. Il aurait essayé, en vain, de le persuader. Il me précise qu’au moment où nous nous parlions, il n’y avait pas plus de 130 éléments RSP qui ne s’étaient pas encore rendus alors que le camp était entièrement cerné par les troupes loyalistes. A son avis, le général Diendéré ne se trouverait plus dans le camp. J’appelle le général Diendéré qui décroche. Pendant une heure, je tente de le faire fléchir mais il persiste et reste déterminé à combattre jusqu’au bout. Je finis par lui dire que le massacre de ses éléments lui sera imputable dans la mesure où lui-même peut encore s’en sortir vivant vu qu’il n’était plus dans le camp. En tant que chef, il sera tenu responsable des morts qui s’en suivront. Je lui demande de puiser dans ses réserves la force et le discernement nécessaires pour poser le dernier acte salutaire qu’il peut encore poser. Je termine en le suppliant de franchir ce pas décisif qui permettra d’épargner la vie de ses hommes. Après quelques instants de silence, il me pose deux problèmes : comment ordonner à ses hommes de déposer les armes et comment sera assurée sa sécurité. Il ajoute qu’il a besoin d’être en sécurité pour faire sa déclaration et que le lieu le mieux indiqué serait l’ambassade des Etats-Unis. Je lui demande de me laisser le temps d’étudier cette possibilité. Car le temps pressait. J’entre en contact avec l’ambassadeur des Etats-Unis et lui expose le problème. Il me répond qu’il lui faut une autorisation de Washington mais craint que le général ne veuille pas ressortir de l’ambassade après sa déclaration. L’ambassadeur me rappelle, presqu’aussitôt, pour me signifier que Washington était opposé. Nous nous concertons et décidons de nous tourner vers la Nonciature. Contact téléphonique est pris par l’ambassadeur et le Nonce apostolique accepte d’accorder, temporairement, l’asile politique au général. L’ambassadeur me donne le numéro de téléphone du Nonce que je refile au général Diendéré en lui disant qu’il devait appeler, d’urgence le Nonce. Entre-temps, le général, coincé de partout, réussit à joindre au téléphone un journaliste de Radio OMEGA pour faire sa déclaration demandant à ses hommes de déposer les armes. J’informe le général Zagré et lui demande de faire en sorte qu’il n’y ait pas de tirs concentrés sur le camp pour éviter un massacre. Instruction est également donnée au colonel major Kiéré de répercuter l’ordre de déposer les armes lancé par le général Diendéré à ses hommes et qu’ils se rendent sans combattre. Muni du numéro de téléphone du Nonce, le général Diendéré devait lui annoncer son arrivée, par ses propres moyens, à la Nonciature. Je rends compte à monsieur le président du Faso de l’aboutissement de ma mission tout en lui disant que confirmation lui sera donnée dès que le général sera accueilli à la Nonciature. Effectivement, le Nonce me rappellera, plus tard, pour m’apprendre que le général se trouvait bel et bien à la Nonciature sain et sauf. C’était ma préoccupation. Compte rendu fut fait au président de la Transition. Voilà ce que je sais de cette aventure à laquelle je fus mêlé malgré moi. Toutefois avec, peut-être, le risque d’irriter certaines sensibilités, je dirai que ce genre d’aide est un devoir moral pour tout acteur de la société qui se trouve en face d’une personne en situation de détresse physique, psychologique ou morale. Autrement dit, s’il y avait à refaire, je le ferais sans hésiter car, dans mon cœur de chrétien et de médecin, il y a autant de place pour mes ennemis que pour mes amis, pour ceux qui m’aiment comme pour ceux qui me haïssent.
Avez-vous eu le sentiment que votre vie était menacée pendant ces négociations?
Oui et à deux reprises. La première fois, c’était dans la nuit du 16 au 17 septembre lorsque nous avons été conduits, escortés par les éléments du RSP, du ministère de la Défense au camp Naaba Koom II. Nous étions quatre : le chef d’état-major Général des Armées, le général Zagré, le Secrétaire général du ministère de la Défense, le colonel major Moné, Mgr Paul Ouédraogo et moi-même. La distance n’était pas longue, certes, mais il y avait de quoi faire peur surtout dans l’obscurité. A notre arrivée dans la salle de réunion, la tension était visible. Des armes partout, des sentinelles armées jusqu’aux dents. Des interlocuteurs galvanisés et surexcités qui semblaient tenir, enfin, la « chose » après laquelle ils courent depuis un certain temps. Inutile de dire qu’il n’était pas question de dialoguer. Il nous a été donné d’écouter tous les griefs et reproches égrenés à l’encontre de la Transition. Nos tentatives pour calmer le jeu ou pour raisonner étaient balayées d’un revers de la main, avec en sus des menaces clairement affichées. Nous y serons 1 heure durant, avant d’être autorisés à regagner le ministère de la Défense où nous sommes restés jusqu’à 3h30. La deuxième fois, c’était le 21 septembre. Avec le mouvement des troupes qui convergeaient vers Ouagadougou alors que le général Zagré, le colonel major Moné et moi, nous nous trouvions dans le bureau du général Diendéré que nous voulions contraindre à faire une déclaration pour dire qu’il reconnaissait l’autorité du commandement militaire et s’y soumettait. Les éléments du RSP étaient sur le qui-vive et tout pouvait exploser à tout instant surtout que les officiers suivaient la progression des troupes déferlant sur Ouagadougou. Pour regagner mon domicile à partir de Ouaga 2000, c’était la croix et la bannière. Il fallait jouer au sauve-qui-peut et à cache-cache pour éviter les points de contrôle ou pour s’arrêter au bon moment. Cette situation me rappelait les premiers jours de ma détention à Pô où je sentais le danger et la menace du fusil au moindre mouvement.
En tant qu’ancien Président, comment appréciez-vous la politique telle que menée aujourd’hui?
Il faudra, peut-être, vous rappeler que j’ai été tellement maltraité et malmené politiquement parlant, par les intrigues, les contradictions et l’art du dilatoire durant mon mandat, que j’ai été dégoûté de la politique. Ma traversée du désert et le fait de rester assez loin de la politique après ma libération, m’ont forgé une capacité de discernement et d’analyse doublée d’un sens d’écoute qui me permettent d’anticiper et d’être en avance sur ceux qui sont constamment plongés dans l’action politique. J’ai comme l’impression que les hommes politiques ne tirent pas suffisamment leçon du passé, qu’il soit récent ou lointain. Ils ont plutôt tendance à reproduire les mêmes clichés ou les mêmes schémas qu’ils ont combattus en se disant qu’ils peuvent les reproduire autrement. Je ne les trouve pas suffisamment cohérents et crédibles. Je me demande ce que représentent, pour eux, les concepts de République, de Démocratie et d’Etat de Droit. La politique telle qu’elle se mène, actuellement, a des chances de produire les mêmes effets qui ont, tantôt, été combattus car les mêmes causes produisent les mêmes effets. Tant qu’on fera de la politique sans conviction, tant qu’on fera de la politique rien que par intérêt, tant que le comportement des hommes politiques ne changera pas, tant que l’on n’aura pas le courage de limiter la floraison des partis politiques, tant qu’on n’exigera pas des partis politiques qu’ils se positionnent par idéologie et par projet de société, tant qu’il existera des partis politiques pour soutenir des hommes politiques, nous traînerons, à jamais, la tare congénitale que l’on nous a collée à la peau à savoir que nous sommes incapables de comprendre ce qu’est le développement. Leur développement et leur intérêt passant avant le développement et l’intérêt du pays !
Pensez-vous, comme certains, qu’il est temps que l’Armée regagne les casernes après avoir dirigé le pays pendant 49 ans?
Dès 1983, je m’étais déjà, clairement, prononcé sur ce sujet. Si vous vous souvenez, les objectifs du CSP étaient au nombre de cinq. Le premier objectif concernait la réorganisation des Forces armées voltaïques et de l’appareil de l’Etat. A ce niveau, j’avais proposé qu’au terme de nos deux années au pouvoir, l’Armée retourne à la caserne et que tout militaire qui voudrait faire de la politique devrait démissionner de l’Armée non sans avoir souligné le danger de faire la politique avec les armes. Cela n’a pas fait plaisir à ceux qui avaient des agendas cachés. Dans son rapport de 1999, le Collège de Sages avait, également, recommandé la démilitarisation de la politique. Rappelez-vous qu’il y avait trois anciens présidents, tous militaires, parmi les membres du Collège de Sages. Cette recommandation n’a pas non plus, plu aux puissants du jour. Tout le monde est d’accord qu’il faut dépolitiser l’Armée. Mais tout le monde court vers l’armée ou a recours à l’Armée dès qu’il veut régler son compte avec son protagoniste ! Ne me dites donc pas que vous n’avez pas été prévenus et qu’on n’y a pas pensé plus tôt. La politique du profit et de l’intérêt a toujours prévalu dans notre pays. Et vous semblez ignorer que les militaires ne sont jamais venus au pouvoir sans avoir été, au préalable, incités, manipulés et encadrés par les civils. Jusqu’à présent, ce sont les civils qui ont toujours poussé les militaires « à prendre leurs responsabilités », c’est-à-dire, à prendre le pouvoir. Jusqu’à présent, les idéologues et les conseillers des présidents militaires n’ont été que des civils. Il en est de même des intrigues politiques dont les civils sont passés maîtres dans l’art de les nouer ! Les responsabilités sont donc partagées dans ce mode de gestion du pouvoir. Le tort des militaires est d’utiliser les armes pour soumettre d’autres militaires ou pour s’imposer aux civils par les coups d’Etat. Si nous voulons aspirer à une démocratie véritable, il faut absolument dépolitiser l’Armée et la rendre républicaine. Il faut aussi que les acteurs politiques soient de véritables démocrates, crédibles et sincères.
Que pensez-vous de l’alternance politique en Afrique à laquelle aspirent, de plus en plus, les peuples africains au détriment des longs règnes?
L’alternance politique est le corollaire de la démocratie. A contrario, il n’y a pas de démocratie sans alternance politique. Le socle de la démocratie, c’est l’alternance. En Afrique, on entend, à longueur de journée, parler de démocrates et de républicains même en régime de dictature confirmé. Quand les Occidentaux trouvent que l’Afrique n’est pas mûre ou n’est pas prête pour la démocratie, ils se moquent de nous. Ils nous prennent pour des sous-hommes incapables de nous affirmer et de nous assumer. Malheureusement, nous observons qu’il y a des acteurs politiques, en Afrique, qui se prêtent, volontiers, à ce jeu et qui préfèrent plutôt subir que s’assumer. La Démocratie se conquiert et l’alternance se mérite. Il faut donc se battre, politiquement parlant, pour mettre fin aux longs règnes.
Que pensez-vous de l’attitude des Présidents Sassou et Kabila qui s’obstinent à rester au pouvoir?
Vous auriez dû commencer par Pierre Nkurunziza. C’est son exemple qui a donné le courage et le tonus aux deux autres pour se lancer dans cette voie sans issue. Les Présidents Denis Sassou Nguesso et Joseph Kabila font, tous deux, fausse route. Il leur manque, à tous les deux, le discernement et la sagesse qui caractérisent les grands hommes. Leur combat est perdu d’avance car le temps donnera raison aux peuples congolais. Les Présidents Sassou et Kabila pourront, tout au plus, repousser l’échéance de la démocratie de quelques années peut-être, mais la démocratie et l’alternance finiront par triompher.
En tant qu’ancien Président, avez-vous des nouvelles de Blaise Compaoré?
Sûrement moins que vous dans la mesure où c’est vous, les journalistes, qui êtes censés nous donner les nouvelles. C’est par vous que j’ai appris tout ce qui est advenu au Président Compaoré depuis son exfiltration en Côte d’Ivoire. Son séjour à Yamoussoukro, à Abidjan, son accident suivi de son évacuation à Rabat, tout cela c’est vous. Plus sérieusement, je vous dirai que je n’ai plus eu de contact physique avec le Président Blaise Compaoré après avril 2014, au sortir de l’échec de la médiation.