Ciao Tiao!
Le Premier ministre burkinabè Luc Adophe Tiao a remis sa démission et celle de son gouvernement, jeudi 27 décembre. Démission coïncidant avec l’entrée en fonction du nouveau Parlement, issu des élections législatives du 2 décembre dernier, ce vendredi pour 5 ans.
C’est sans surprise que le Premier Ministre burkinabé a rendu sa démission et celle de son gouvernement. Luc Adophe Tiao vient d’être élu député à l’Assemblée nationale du Burkina.
Conformément au code électoral, la nouvelle assemblée doit se réunir 7 jours après la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel. C’est donc ce vendredi 28 décembre que les nouveaux élus sont convoqués. «C’est donc au regard de ce qui précède que je viens très respectueusement rendre à votre excellence d’une part ma démission de Premier Ministre, d’autre part, celle du gouvernement dont j’avais la responsabilité» peut-on lire sur la lettre de démission.
Le désormais ex-chef du gouvernement saisit l’occasion pour «exprimer sa profonde gratitude pour la confiance accordée à sa personne», réitèrant aussi «son entière disponibilité à toujours travailler» aux côtés du président Blaise Compaoré. Luc Adolphe Tiao a été nommé en avril 2011 pour faire face à la crise sociale et militaire qui secouait alors le Burkina Faso.
Des élections couplées du 2 décembre dernier au Burkina Faso, on peut retenir le taux de participation, plus de 74%, largement supérieur à celui de la présidentielle de 2010. Les explications du professeur Mahamadé Savadogo, enseignant-chercheur à l’université de Ouagadougou: «On peut prendre en compte tous les événements que nous avons connu en 2011 qui traduisent une forte demande de changement. Mais il y a sans doute aussi le rôle du système biométrique qui a suscité des espoirs. Beaucoup de citoyens ont cru qu’avec ce système-là, les élections allaient désormais être transparentes, crédibles».
Malgré ce fort taux de participation, et une percée de l’opposition avec 30 sièges, ce double scrutin a également battu le record en termes de bulletins nuls (plus de 230 000). Selon Adboul Karim Saidou, chargé des opérations au Centre pour la gouvernance démocratique à Ouagadougou, «la plupart des électeurs, des citoyens, ne savent pas comment voter. C’est essentiellement pendant la campagne électorale que les partis politiques font de l’éducation au vote».