Touche pas mon… vote?
17 partis de l’opposition demandent le report des élections couplées législatives et municipales 2012 au 1er semestre de 2013. Ils l’ont fait savoir, lors d’une conférence de presse le 13 septembre 2012 à Relax hôtel à Ouagadougou. Avec à leur tête Ablassé Ouédraogo de Le Faso Autrement, les conférenciers ont égrainé un chapelet de raisons qui motivent cette position, et comme ils le disent, «rien ne sert de courir, le Burkina n’est pas en crise».
Le 10 septembre 2012, 17 partis politiques de l’opposition ont adressé une requête au président du Faso «pour solliciter une prorogation de l’enrôlement biométrique dans le cadre de la préparation des élections couplées législatives et municipales de 2012 et la correction de certaines dispositions du Code électoral».
Les représentants de ces formations politiques que sont Ablassé Ouédraogo de Le Faso Autrement, Ouampousga François Kaboré du PDP/PS, Moussa Boly du CNPB, Issa Balima de l’UFC ont donné une conférence de presse le jeudi 13 septembre.
Il s’est agi de montrer un certain nombre de préoccupations partagées par une très large partie de la classe politique de notre pays et relatives à l’organisation des élections couplées de décembre 2012 dont ils réclament le report.
Selon Ablassé Ouédraogo, leur démarche a pour but d’attirer l’attention du président du Faso sur «la nécessité de prendre des mesures garantissant non seulement la transparence et l’équité des prochaines élections, mais aussi pour une plus grande participation de la population auxdites élections assurant à notre pays des lendemains de scrutins apaisés».
Pour les conférenciers, le fichier électoral issu de l’enrôlement reste en deçà des attentes, étant donné que la CENI donne un chiffre de 4 426 051 inscrits, ce qui représente 55% du potentiel d’électeurs estimés à 8 millions.
Malgré les moyens mis par le gouvernement, la moisson est inférieure à celle de 2007 qui était 4 466 354. On peut et doit mieux faire, continue Ablassé. En plus, la période choisie pour l’enrôlement (saison pluvieuse) n’était pas propice, la majorité des Burkinabè étant occupés par les travaux champêtres, à en croire les conférenciers.
Aussi l’inaccessibilité de certaines zones du fait des pluies, les insuffisances dans la campagne d’information et de communication, la non-maîtrise de la technologie et des techniques par les agents recenseurs, ont empêché le bon déroulement du processus.
Pour une fois que le Burkina organise des élections sur la base d’un fichier électoral biométrique qui devrait être peu contestable, de surcroît des élections couplées, «il nous paraît tout indiqué d’offrir une autre chance à nos compatriotes en autorisant la prorogation de l’opération d’enrôlement que nous sollicitons parce qu’elle est une nécessité de fait», a affirmé Ablassé Ouédraogo.
Les conférenciers affirment que, lors de la rencontre du 12 mars dernier entre le Premier ministre et la classe politique, les formations politiques signataires de la lettre adressée au président du Faso avaient attiré l’attention du chef du gouvernement sur l’opportunité de la période choisie pour l’enrôlement, les mois de juillet et d’août étant la période des grandes pluies et des travaux champêtres. A l’époque, ajoute François Kaboré, le Premier ministre avait assuré aux politiques qu’il était conscient de cette situation, mais qu’il fallait lancer les opérations d’enrôlement et que des rencontres périodiques pourraient avoir lieu pour rectifier le tir si besoin en était. Mais depuis, plus rien.
Non contents de cette situation, poursuivent les conférenciers, le gouvernement et la CENI font dans la complication anachronique et inutile avec le devoir de fournir la photocopie légalisée de la CNIB en plus de l’acte de naissance de chaque candidat, avec le maintien de la date du 23 septembre pour la clôture de l’enregistrement des candidatures (qui apparaît impossible aux yeux de nombre des partis). Sans oublier la cacophonie sur la question de la circonscription 3 septembre électorale.
C’est donc en considération de tout ce qui précède que ces 17 partis demandent une séance de rattrapage qui se déroulerait après la saison pluvieuse, éventuellement au cours du mois de décembre 2012 ou janvier 2013. Ces prolongations renverraient au 1er semestre de 2013 les premières élections couplées, législatives et municipales.
Liste des partis signataires
1) CDN : Fidèle Hien
2) CNPB : Moussa Boly
3) Le Faso Autrement : Ablassé Ouédraogo
4) FPC Yélémani : Tahirou Ibrahim Zon
5) FNS : Mahamady Ouédraogo
6) MACENPOL : Boubacar Saadou Ly
7) MDD : Paul Yaméogo
8) MDR : Marcel François Ouédraogo
9) MPB : Rasmané Congo
10) MPS/Parti Fédéral : P. Emile Paré
11) PDP/PS : O. François Kaboré
12) PFID : Kader Nacro
13) PSU : Abdoulaye Dembélé
14) UDPS : Djédjouma Sanon
15) UFC : Issa Balima
16) URD/MS : Alphonse Ouédraogo
17) Pund : Adama Zagré.