Blaise-majesté?
Dans une lettre datée du 13 septembre, la veuve de Thomas Sankara demandait à François Hollande, le chef de l’Etat français, de ne pas recevoir le président du Faso, Blaise Compaoré.
«Je pense que des personnes comme Blaise Compaoré ne devraient pas être reçues. Ce ne sont pas vraiment des démocrates», a dit la veuve de Thomas Sankara, qui se fait la porte-parole des «orphelins, veuves et des familles éplorées, tous victimes du régime de Blaise Compaoré» pour dissuader le président français de recevoir son homologue burkinabè le 18 septembre.
«Blaise Compaoré n’est pas le démocrate qu’il prétend être», écrit-elle, en rappelant au passage les heures sombres de la période ayant suivi la fin de la révolution et les accusations d’immixtions dans plusieurs conflits de la région dont Blaise Compaoré est régulièrement l’objet.
Elle a appelé François Hollande à soutenir la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire «pour situer les responsabilités» dans la mort de Sankara et à exiger de Compaoré que la plainte qu’elle a déposée voici plusieurs années à Ouagadougou soit suivie d’effets.
En 2008, Mariam Sankara, installée dans la région de Montpellier, après la mort de son mari, le 15 octobre 1987, avait déjà écrit à Nicolas Sarkozy, lors de la visite de Blaise Compaoré.
A l’appel d’une trentaine d’associations, de collectifs et de partis, un rassemblement «contre la réception de Compaoré à l’Élysée» a été organisé pour la soirée de lundi 17 septembre à Paris.