Retour à l’envoyeur?
L’ancien président burkinabé déchu se trouve actuellement à Marrakech au Maroc après avoir passé 3 semaines d’exil en côte d’Ivoire, pays d’origine de son épouse.
L’ancien président burkinabé déchu se trouve actuellement à Marrakech au Maroc après avoir passé 3 semaines d’exil en côte d’Ivoire, pays d’origine de son épouse. L’actuel premier ministre de la transition, Isaac Zida, a annoncé, le 27 novembre, que son pays allait demander au Maroc l’extradition de l’ancien président Blaise Compaoré. «Nous allons demander au Maroc de mettre le président Compaoré à la disposition de la justice burkinabé», a-t-il déclaré, revenant par la même occasion, sur les procédures qui pourraient être engagées contre les anciens caciques du régime: «Si au niveau de la justice, une plainte est déposée contre le président Compaoré, je pense que nous allons demander au Maroc, bien qu’il n’y ait pas d’accord de justice, de mettre le président Compaoré à la disposition de la justice burkinabé».
Chassé du pouvoir par une révolte populaire, Blaise Compaoré a fui son pays le 31 octobre pour se réfugier en Côte d’Ivoire avant de rejoindre le Maroc le 20 novembre. Il avait pris le pouvoir en 1987 suite à un coup d’Etat contre son prédécesseur Thomas Sankara, mort assassiné.
Le lieutenant-colonel Isaac Zida, a annoncé, par ailleurs, que le dossier du président Thomas Sankara (1983-1987) sera «entièrement rouvert» et que «justice sera rendue. La poursuite des présumés coupables dans l’assassinat du président Thomas Sankara va être entreprise».
Le capitaine Thomas Sankara a été assassiné le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’Etat qui a porté au pouvoir son ami et frère d’armes Blaise Compaoré. Le président de la transition Michel Kafando avait annoncé récemment que la tombe présumée du capitaine Sankara sera ouverte en vue d’effectuer des tests ADN pour déterminer si c’est bien son corps qui repose au cimetière de Dagnoên, à l’Est de la capitale. La famille Sankara demande depuis 1997 l’exhumation du corps pour vérifier que le corps enterré est bien le sien, ce que la justice burkinabè n’a jamais accepté.
Par ailleurs, Michel Kafando vient de destituer le chef d’état-major particulier du président déchu Blaise Compaoré, considéré comme son plus fidèle compagnon d’armes.