Démission puis mission… de séduction?
Opération de séduction des responsables du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), le nouveau parti créé par les démissionnaires du CDP au Burkina Faso. Après l’assemblée constitutive de leur parti, Roch Marc Christian Kaboré et ses camarades ont organisé une conférence de presse pour expliquer leur position sur la mise en place d’un Sénat et la modification de l’article 37 de la Constitution du pays.
Cette première sortie des leaders du Mouvement du peuple pour le progrès avait pour but de regagner la confiance des Burkinabè. Roch Marc Christian Kaboré et ses camarades tentent de redorer leur image après toutes ces années passées aux côtés du président Blaise Compaoré, même si les deux actes de démission et de création d’un nouveau parti sont des signes d’une rupture consommée d’avec leur ancien mentor.
Désormais, ils dénoncent le système politique appliqué jusque-là par leurs anciens camarades: «On ne peut pas se déclarer social-démocrate et pratiquer une politique néolibérale», explique avec conviction Salif Diallo.
Les leaders du Mouvement du peuple pour le progrès ont démontré qu’ils luttent pour leur survie. « ‘ils ne prouvent pas qu’ils sont contre le Sénat et la modification de l’article 37, ils seront en contradiction avec eux-mêmes, ils y sont obligés , explique l’analyste Siaka Coulibaly.
Ensuite, ils font de « l’alternance en 2015 » leur cheval de bataille. Une recette qui mobilise les populations en ce moment au Burkina Faso. «En fins politiciens, ils ont saisi l’opportunité pour se repositionner, sachant qu’ils n’avaient plus d’avenir politique avec le CDP», analyse Siaka Coulibaly.
Ils affirment ne pas être contre le dialogue avec leur ancien parti, mais à une seule condition: «Si le CDP renonce au Sénat, à la modification de l’article 37 et rejoint le peuple, il nous trouvera avec le peuple», tranche Salif Diallo.
Les démissionnaires du CDP, autrefois considéré comme « intouchables », soutiennent qu’ils sont désormais comme tout citoyen ordinaire, ne bénéficiant d’aucun privilège du pouvoir en place. Ils se disent même prêts à répondre devant la justice pour des faits qui leur seraient reprochés : «Nous ne sommes pas au-dessus de la justice. Nous assumons. Nous répondrons devant la justice de ce dont nous aurons été accusés», a précisé l’ancien président de l’Assemblée nationale.