Il a remplacé Tertius Zongo à la fonction de Premier ministre.
Rome: 04/06/2011 – Le nouveau Premier ministre Luc Adolphe Tiao (56 ans) nommé par le président burkinabé Blaise Compaoré, n’a occupé que des postes de diplomate avant de se voir confier la lourde tâche de tenter de ramener le calme dans un pays frappé par une multitude de mutineries de soldats et de manifestations populaires.
Il a été nommé par décret en remplacement de Tertius Zongo, dont le gouvernement avait été dissous, au lendemain d’une mutinerie au sein de la propre garde présidentielle du chef de l’Etat.
Journaliste de formation, ancien directeur du quotidien d’Etat Sidwaya et président du Conseil supérieur de la communication, il n’avait jamais occupé de poste ministériel auparavant.
Avec son gouvernement, le nouveau Premier ministre Luc-Adolphe Tiao, 56 ans, ambassadeur en poste du Burkina à Paris, va essayer de mettre fin à la colère de toutes les couches de la population, depuis février et qui s’est intensifiée depuis la fin de la semaine dernière.
Saura-t-il gérer la crise? Les opposants restent sceptiques, affirmant que la crise politique du pays ne peut être résolu sans le départ du président Blaise Compaoré.
Cette crise est la plus grave à laquelle doit faire face le président Compaoré, un militaire arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d’Etat, élu et réélu depuis à quatre reprises avec plus de 80% des voix.
«Qui suis-je pour mériter cet honneur, ce privilège dans un pays qui regorge de tant de femmes et d’hommes capables de remplir cette fonction?» se demandait LAT, dans une exclusivité accordée à la TNB (Télévision Nationale du Burkina), 48 heures après sa nomination.
Avant d’ajouter que s’il a accueilli cette marque de confiance du président du Faso avec «beaucoup d’humilité et de modestie», il étrenne cependant ses nouvelles fonctions «sans complexe» car, dit-il, le chef de l’Etat a peut-être pensé qu’il était l’homme de la situation.
De l’évangile selon St-Luc, on retient qu’il va travailler comme il l’a toujours fait: «avec beaucoup de loyauté, de dévouement et de désintéressement», autant de vertus qui devraient être aussi, en plus de la compétence, celles des futurs membres de son gouvernement qu’il promet «ouvert et resserré».
Diplômé du CESTI (Centre d’études des sciences et techniques de l’information) de l’Université de Dakar depuis 1980, il décroche un Master en Communication à l’Université de Montréal au Canada. Puis un diplôme de troisième cycle au Centre diplomatique et stratégique de Paris. C’était il y a 19 ans.
Il repartira en 1996 à l’Université de Paris II pour une thèse de doctorat sur le thème «Système médiatique au Burkina Faso: les obstacles au développement de la presse écrite dans un contexte démocratique africain».
Sur le plan professionnel, après avoir été entre autres le grand patron des Editions Sidwaya et assumé les fonctions de secrétaire général du ministère de la Communication et de la Culture, puis de Conseiller du Premier ministre, il assumera les fonctions de Président du Conseil supérieur de la communication à partir du 30 mai 2001.
De là. LAT il deviendra le représentant en France et ce, jusqu’à sa nomination comme Premier ministre.
N. Sawadogo