Transition apaisée ou à peser?
La médiation interne initiée par l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo et trois autres «sages» ne démarre pas sur des chapeaux de roue. C’est l’impression que semble avoir donné les protagonistes qui se sont séparés, en début de semaine, sans vraiment fixer une nouvelle date de rencontre.
L’opposition avait exigé du camp présidentiel mandat de Blaise Compaoré. Et comme on devait s’y attendre, cette exigence a été reçue comme un affront. Par la suite, les négociations en vue d’une «sortie honorable» pour le président Compaoré dont le mandat s’achève officiellement en 2015, semblent également poser quelques soucis aux médiateurs de service.
On le sait, les partis d’opposition ne veulent pas entendre parler d’une quelconque prolongation du bail de trois décennies que l’actuel président aura passé à la tête du Burkina Faso. Mais ce dernier qui ne semble pas disposé à faire aussi facilement ses valises craindrait pour sa quiétude et celle de ses proches après le pouvoir. D’où l’initiative de cette médiation diversement appréciée.
Du moins, les médiateurs ont du mal à rapprocher des positions visiblement inconciliables. A l’allure où vont les choses, on ne devrait pas s’attendre à un accord dans les prochains jours. Et c’est à ce stade que les médiateurs doivent faire preuve de tout leur savoir-faire, de leur bonne foi, et surtout faire montre de toutes leurs qualités d’écoute.
Pendant ce temps, les Burkinabè continuent de s’interroger sur le sens de «transition apaisée». Il ne s’agit en aucun cas d’une équation à plusieurs inconnues. D’où peut venir la menace qu’on redoute tant si ce n’est de la Grande muette qui, pour le moment, préfère bien garder le cadenas sous la langue.