Des partis mal partis!
Au Burkina Faso, le gouvernement intérimaire a suspendu, lundi 15 décembre, les activités de deux partis politiques et d’une association qui ont soutenu le projet de révision constitutionnelle.
Au Burkina Faso, le gouvernement intérimaire a suspendu, lundi 15 décembre, les activités de deux partis politiques et d’une association qui ont soutenu le projet de révision constitutionnelle. Le CDP (Congrès pour la Démocratie et le Progrès) de l’ex- président Blaise Compaoré, l’ADF/RDA (Alliance pour la Démocratie et la Fédération – Rassemblement Démocratique Africain) et la FEDAP-BC (Fédération Associative pour la Paix et le Progrès avec Blaise Compaoré) sont suspendus, sans que la durée ait été précisée. Cependant, selon la loi, cette suspension peut aller jusqu’à 3 mois. Ces partis suspendus ont un délai de 60 jours pour saisir le tribunal administratif du fait d’annuler cette décision.
Le CDP, l’ancien parti au pouvoir, est suspendu pour «activités incompatibles avec la loi portant charte des partis et formations politiques au Burkina», selon un arrêté du ministre en charge de l’Administration territoriale. L’ADF/RDA, l’un des fidèles alliés du CDP, écope également de la même sanction pour les mêmes raisons.
Selon l’article 30 de la charte des partis et formations politiques, «en cas d’urgence ou de trouble de l’ordre public, le ministre chargé des Libertés publiques peut prendre un arrêté de suspension de toutes activités du parti concerné et ordonner la fermeture de son siège». C’est sur la base de ce texte que ces partis ont été sanctionnés, selon un responsable du ministère de l’Administration du territoire.
Un autre arrêté suspend également la FEDAP-BC) «pour activités incompatibles avec la loi portant liberté d’association au Burkina Faso». Cette association se serait rendue coupable d’avoir participé à des activités politiques alors que la loi l’y interdit. Elle avait appelé à l’organisation d’un référendum pour modifier la Constitution.
L’ADF/RDA prend «acte de cette décision et attend les preuves» selon le premier vice-président du parti. «Nous ne comprenons pas cette décision. Nos juristes vont y réfléchir» précise Mamadou Koné.
Le secrétaire exécutif national du CDP et le président de la FEDAP/BC, qui étaient internés dans un camp de gendarmerie, avaient été relâchés, une semaine auparavant.