Hommage aux victimes!
A Ouagadougou au Burkina Faso, une cérémonie d’hommage a été organisée, mercredi 22 avril, en la mémoire des 116 disparus du crash du vol AH5017 d’Air Algérie. Une stèle sera érigée près de l’aéroport de Ouagadougou d’où est parti le vol qui s’est écrasé une demi-heure après son décollage.
Grande était l’émotion à la cérémonie d’hommage aux victimes du crash du vol AH 5017 d’Air Algérie, le mercredi 22 avril 2015, à la Maison de la culture Jean-Pierre-Guingané à Ouagadougou, qui a servi de cadre à une cérémonie d’hommages aux victimes du crash du vol AH 5017 d’Air Algérie. Bien avant cette cérémonie, les parents des victimes ont dédié une stèle aux disparus à travers la pose de la première pierre.
Des sanglots de quelques parents pendant la lecture de la liste des victimes au cours de la cérémonie, ont fini par faire comprendre qu’après neuf mois du crash, la douleur reste encore vive dans les cœurs, comme l’a si bien dit le poète français, Alphonse de Lamartine: «Un seul être vous manque et tout est dépeuplé».
Pour le président de l’Association libanaise des familles des victimes, Joseph Hage, la perte d’un être cher n’est jamais facile à supporter mais perdre quelqu’un dans ces conditions d’une souffrance inimaginable est indescriptible. «La communauté libanaise a été lourdement éprouvée par cet évènement tragique. Elle a perdu dans ce crash, 19 de ses membres dont deux familles composées de 5 et 6 personnes et, une troisième composée de la mère et de ses 3 enfants», a-t-il rappelé.
Et le président de l’Association burkinabè des familles des victimes, Halidou Ouédraogo de déplorer le fait que des spécialistes les plus aguerris n’arrivent pas à expliquer comment le crash a pu arriver. «En effet, à travers les rapports au nombre de deux et ceux intermédiaires qui nous ont été livrés, aucune piste sérieuse ne nous a été révélée. Nous retenons, je cite: il est vraisemblable que l’équipage n’avait activé aucun système anti-givrage. Nous ne pouvons pas accepter ce cirque», a-t-il dénoncé.
La présidente de l’Association française des familles des victimes, Sandrine Tricot a, pour sa part, remercié les autorités burkinabè et malienne et en particulier, l’armée française qui, selon elle, a été très remarquable en ce sens qu’elle a permis aux parents des victimes d’être sur les lieux du crash. Mais pour elle, comprendre ce qui s’est passé est un moyen d’apaisement du cœur même si cela prendra le temps qu’il faudra. «La solidarité, la compassion et la détermination sont ce qui nous restent pour connaître la vérité», a-t-elle relevé.
De l’avis du secrétaire d’Etat chargé des transports, de la mer et de la pêche, Alain Vidalies, l’enquête de sécurité a progressé. «La commission d’enquête de la République du Mali et le bureau d’enquête d’analyse français poursuivent les travaux. Ces organismes d’enquête ont associé l’Agence européenne de la sécurité aérienne. Les données relatives à l’accident du vol AH 5017 serviront de base à la publication de mesures correctrices visant à aider les équipages de ce type d’appareil à identifier et affaire à une situation similaire à celle rencontrée lors de ce crash», a-t-il indiqué. A l’en croire, la réflexion et le travail d’analyse ne sont pas encore terminés. Il a fait savoir que le rapport d’enquête définitive sera publié à la fin de cette année.
Le ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports, Daouda Traoré a souligné que le vol étant parti de Ouagadougou, le gouvernement et le peuple burkinabè ne sauraient se dérober de leur devoir de partage avec les parents des victimes du crash, de ces moments du souvenir et de recueil. «Votre courage face à ce drame constitue pour chacun d’entre nous, une véritable leçon de vie qui m’amène à refaire avec vous un bout du chemin parcouru depuis cette date du 24 juillet 2014 (jour du crash, Ndlr), du triste mémoire», a-t-il loué, rassurant les parents des victimes que la partie burkinabè entend conjuguer ses efforts avec ceux de la communauté aéronautique mondiale pour plus de garantie de la sécurité et de la sûreté dans le transport aérien.
Un peu plus tôt dans la matinée, les parents des victimes ont procédé à la pose de la première pierre de la stèle dédiée en la mémoire des disparus à la Cité An II.