De quoi tomber des… nues?
Plusieurs photos de jeunes filles nues habitant à Bujumbura, la capitale du Burundi, circulent sur les réseaux sociaux. Cela a créé une polémique. Les filles photographiées sont depuis, pour la plupart, terrées chez elles de peur d’être pointées du doigt.
Plusieurs photos de jeunes filles nues habitant à Bujumbura, la capitale du Burundi, circulent sur les réseaux sociaux. Cela a créé une polémique. Les filles photographiées sont depuis, pour la plupart, terrées chez elles de peur d’être pointées du doigt. La question primordiale est : qui publie ces photos ? Les premières sur la liste sont les principales concernées, c’est-à-dire les filles qui se prennent ou qui se font prendre en photo nues pour leur petits amis, amants ou autres connaissances. Ces photos passent surtout par WhatsApp, car c’est plus rapide et plus restreint que Facebook.
Quand les choses tournent mal, les gars se vengent
Une des filles dont la photo a fait le tour de la capitale a témoigné anonymement sur une radio, expliquant qu’elle s’était prise en photo pour relever un défi lancé sur un groupe WhatsApp par ses amies de faire « une photo osée ». Quelqu’un a vu ces photos et les a transférées sur son téléphone. De fil en aiguille, tout le monde a fini par voir ces photos.
Les photos de filles nues sont aussi publiées par des petits amis délaissés qui détenaient une photo de leur chère et tendre dans le plus simple appareil. Quand les choses tournent mal, les gars se vengent en publiant ces photos sur la toile.
La dernière source non négligeable de publication de ces photos est celle des femmes trompées qui retrouvent des photos de jeunes filles dans les téléphones de leurs maris. La première chose qu’elles font est de les publier sur Facebook ou WhatsApp.
À qui la faute ?
Un sondage auprès de trois groupes différents de jeunes de s’exprimer sur le sujet : des élèves, des étudiants et des choristes. Dans les trois groupes, les avis divergent, mais la majorité pointe les filles du doigt. Certains ne voient pas l’utilité de se prendre soi-même ou se faire prendre en photo nue. «Si tu veux te regarder entièrement, tu n’as qu’à chercher un miroir et te regarder», se moque Johanna, une élève. Brenda, une choriste, s’indigne: «Elles ne peuvent pas se prendre ou se faire prendre en photo nues sans un objectif derrière ! Il ne faut pas qu’elles pleurent après quand elles se retrouvent publiées sur tous les murs!»
Pour d’autres, la faute est à celui qui divulgue la photo au public. Pour Nadège, une étudiante en communication, «c’est la liberté de chacun de se prendre en photo, il faut juste faire attention à qui on l’envoie et où on la conserve».
Une seule responsable
Dans cette histoire, le personnage principal est la fille sur la photo. Que ce soit un «selfie» ou une photo prise par un tiers, on a toujours le choix judicieux de ne pas le faire. À l’ère du virtuel, où les nouvelles technologies permettent la publication d’un document en un temps éclair à des millions de personnes, mieux vaut rester prudente. Se prendre en photo étant nue n’est pas un crime en soi. Mais pourquoi prendre des risques de se faire traîner dans la boue alors qu’il y a des miroirs où on peut scruter chaque millimètre de son corps?
Petits amis et fiancés, prenez tous les rendez-vous que vous voudrez pour regarder sous tous les angles vos amoureuses et ne demandez plus de photos!