Manu a mis le… paquet à Pâques!
La superstar participait aux festivités marquant le 100ème anniversaire du temple protestant de Bonamuduru.
Il y a 100 ans, le temple protestant de Bonamuduru naissait au quartier Deïdo à Douala. C’est pour marquer le centenaire de ce lieu saint qu’un concert y a été offert le 06 avril dernier, vendredi-saint, à Douala Bercy.
Manu Dibango a, comme à son habitude, incontestablement été l’attraction de ce spectacle, en captivant l’attention des nombreux spectateurs invités. Il a chanté après la Grande chorale des hommes de Deïdo et le Chœur Madrigal de Yaoundé, invités comme le père de Soul makossa, par le comité d’organisation des 100 ans du temple protestant de Bonamuduru.
«Papa Manu», comme il est désormais familier d’appeler la star, va revisiter son répertoire «gospel». Il entonne d’emblée, saxophone dans la bouche, «let my people go», un classique. «Que l’organisation ait pensé à moi, je l’en remercie beaucoup».
Mais avant, Manu va se faire conteur. Manu raconte aux 1500 spectateurs présents qu’il allait déjà à l’église dans son quartier du Camp Yabassi, qu’il fréquentait aussi celle de Deïdo.
Entre deux histoires salaces, Manu a chanté, et soufflé avec son saxophone. «Wa», d’Henri Njoh, va mettre le feu aux poudres. L’auteur de la chanson reprise en chœur par l’assistance va le rejoindre sur scène. De la pure communion. Comme galvanisé, Manu souffle encore plus fort dans le saxo. On applaudit sa prouesse. Il continue. Les efforts arrondissent ses joues. On l’entend après, saluer «les visages amis», comme ceux du «délégué» Fritz Ntonè Ntonè, assis là, devant lui, au premier rang. «Sango, Yesus kristo», composé en 1972, va suivre. C’est l’extase, ou presque.
Manu raconte l’histoire de ce morceau écrit à l’occasion de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) que le Cameroun accueillait cette année-là.
«On a perdu la Coupe, mais on a gagné ce morceau-là. Le Seigneur a voulu qu’il y ait « Body and soul »», lâche-t-il. Il chante. Le public l’accompagne. Lui, le laisse continuer: «La meilleure chorale ce soir, c’est vous. Donc vous y allez», encourage-t-il. L’assistance, conquise, obéit en reprenant les couplets. «Alléluia !!! Alléluia !!!», reprend-il de sa voix grave.
Le maître du saxophone descend du podium. Il va se mêler à la foule, faire siffler son instrument dans les oreilles de Ntonè Ntonè, se rapprocher. Toujours avec le même enthousiasme, la même joie, le même entrain, de tous les spectateurs installés en arc de cercle devant l’estrade, visiblement heureux. A n’en plus rompre, ils chantent et dansent avec la vedette internationale, qui finit quand même par regagner le podium. Les bonnes choses savent avoir des fins parfois tristes. Mais, les larmes de ce soir-là, étaient des larmes de joie.