Dix lustres illustres!
Le Cameroun a célébré, jeudi 20 février, les 50 ans de la réunification de ses deux territoires anglophone et francophone. La journée était donc fériée et chômée. Les manifestations du cinquantenaire ont eu lieu dans la ville de Buéa. Les cinquante ans de cette date anniversaire sont néanmoins célébrés avec trois ans de retard. En effet, la réunification s’est faite en 1961. «Mieux vaut tard que jamais», a dit le président camerounais, Paul Biya, dans son discours.
À l’occasion des festivités du cinquantenaire de la réunification des parties anglophone et francophone du Cameroun, ce jeudi 20 février a été décrété férié. Le temps d’une célébration, le gouvernement a quitté la capitale Yaoundé pour Buéa, où le président Paul Biya a prononcé une allocution en français et en anglais.
L’événement attendu depuis 3 ans pour des raisons budgétaires et des carences organisationnelles a donc finalement eu lieu. Mieux vaut tard que jamais, s’est excusé Paul Biya, dont le discours a été axé essentiellement sur les vertus de la réunification.
Sans jamais les nommer, le chef de l’État camerounais a aussi salué le sacrifice et le patriotisme des héros du 1er octobre 1961 qui ont consacré les retrouvailles entre les deux parties divisées du Cameroun.
Un dicours à la nation du président Paul Biya, un impressionnant défilé militaire et civil, ont marqué les festivités dans la matinée, ce jeudi, dans la capitale régionale du Sud-Ouest.Grand moment d’émotion au Bongo Square, à Buea, au moment où le président Paul Biya, lors de son discours à la nation marquant la célébration du cinquantenaire de la Réunification, entonne l’hymne nationale, invitant l’assistance à chanter avec lui.
Un peu plus tôt, ce sont youyous et applaudissements qui fusaient, soupirs et exclamations d’aise que l’on entendait, dans les tribunes, lorsque le chef de l’Etat entame son discours… en anglais. L’on arrivait au sommet de l’effervescence, au clou des manifestations du cinquantenaire de la Réunification.
L’élite politico-administrative, la crème du monde des affaires, les chefs de représentations diplomatiques, des notabilités traditionnelles et autres, des foules immenses ont convergé sur le lieu de l’événement dès les premières heures de la matinée. Pour prendre part à cette grande fête, sous le thème «De la Réunification à l’Emergence, bâtissons dans l’unité et la concorde nationales un Cameroun prospère». La nature même, en ajoutait à la légendaire hospitalité des populations du Sud-Ouest. Par le biais du Mont Cameroun qui ôte son manteau de voile, découvre ses charmes, comme pour donner l’aubade au couple présidentiel et aux autres hôtes de Buea, au moment où commence le ballet des personnalités prenant place dans les tribunes.
Après une semaine entière d’activités diverses, l’arrivée mardi du président de la République, accompagné de la première dame, dans ce sanctuaire de la Réunification qui va de l’aéroport de Tiko aux Upper farms de Buea. La célébration entrait hier dans sa dernière ligne droite. Le dispositif était en place et la fête pouvait se dérouler. Mot de bienvenue du maire de la ville, Patrick Ekema. Il évoque les nombreuses infrastructures qui viennent de transformer sa cité, à l’occasion de cet «événement historique dans une ville historique».
Le discours à la nation du président de la République, consacré à l’événement, constitue une interpellation faite à ses compatriotes pour maintenir la flamme de la volonté de vivre ensemble, la préservation de l’intégrité nationale, du patrimoine territorial exprimée dès la signature du Traité de protectorat de 1984. Une flamme patriotique maintenue par les artisans de l’indépendance et de la Réunification dont certains ont versé leur sang dans ce combat pour la patrie. Le chef de l’Etat a aussi retracé le chemin parcouru depuis lors sur la route du progrès.
Après le défilé militaire, le défilé civil, l’hospitalité de ses hôtes du Sud-Ouest et du Nord-Ouest s’est de nouveau manifestée par de nombreux cadeaux offerts au couple présidentiel.
Dans les tribunes, John Fru Ndi, d’origine anglophone, et principal leader de l’opposition, écoute, impassible. Sur la question, son parti SDF (Front démocratique social, en français) revendique l’instauration du fédéralisme. Mais pour le pouvoir en place, plus question d’un retour en arrière.
« Le Cameroun est désormais un et indivisible« , tranche Paul Biya.