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CAMEROUN: Les Américains parlent du «faux coup d’Etat» contre Paul Biya

Bi…ya eu tentative de coup d’état ou pas?

D’après Wikileaks, informé par Dooh Collins, un renversement de régime devait avoir lieu entre le 21 et le 22 mars 2009, sous la houlette de Rémy Ze Meka.

altAux mois d’avril et mai 2009, une folle rumeur de tentative de coup d’Etat circule dans la capitale. Les services de sécurité procèdent à de nombreuses arrestations, mais au final rien ne se passera. Certaines langues attribuent cette «tentative de coup d’Etat» à Remy Ze Meka, à l’époque des faits ministre de la Défense.

Il sera débarqué du gouvernement le 30 juin 2009. Cependant, des interrogations ont persisté: Un coup d’Etat était-il réellement en préparation? Qui étaient les acteurs? Le chef de l’Etat était il informé. Wikileaks fournirait les premiers éléments d’informations.

Dans un câble diplomatique traditionnellement adressé au département d’Etat américain, daté du 20 mars 2009, Janet Garvey écrit: «Dooh Collins, un homme de l’ombre avec un accès et des connexions au Cameroun et en Afrique a téléphoné à Poloff (conseiller de l’ambassadeur) dans la soirée du 19 Mars, en disant qu’il voulait avertir l’ambassade que le ministre de la Défense, Ze Meka, a planifié une attaque à Yaoundé samedi ou le dimanche. Dooh Collins a déclaré que Biya et certains représentants du gouvernement du Cameroun étaient au courant de la situation».

Le 20 mars, celui qui est beaucoup connu comme un «expert financier», Dooh Collins, revient à la charge. Cette fois-ci, il affirme aux américains qu’il a obtenu l’information de conversations téléphoniques interceptées de Ze Meka. Le câble précise que «Dooh Collins a déclaré que Ze Meka a prévu d’attaquer Biya pendant le week-end du 21 et 22 Mars».

Ajoutant que «Ze Meka et un groupe de hauts responsables militaires ont été irrités que la récente décision de Biya, de transférer la responsabilité et les ressources de l’armée régulière aux interventions du bataillon rapide (Bir), qui leur coûterait une partie substantielle de leur budget».

Ainsi, Ze Meka n’aurait pas agi seul. Il bénéficiait des alliés. Dooh Collins a, à cet effet, confié aux américains que «Ze Meka était soutenu par Akame Mfoumou, un ancien ministre des Finances et puissant membre de son propre groupe ethnique, Bulu, de Biya. Dooh Collins a déclaré qu’il avait informé Sivan et René Sadi, le secrétaire général adjoint à la présidence, et que Sadi avait convoqué une réunion d’urgence et mis les forces de sécurité présidentielles en état d’alerte».

Sur les détails de l’attaque, le câble précise: «Dooh Collins a spéculé que Ze Meka tenterait d’attaquer Biya, alors qu’il serait en voyage à ou à partir de la présidence soit dans un cortège ou un hélicoptère».

Ne voulant pas entièrement se fier aux déclarations de Dooh Collins, Janet Garvey a envoyé le conseiller Poloff, rencontrer Amadou Ali, vice-premier ministre chargé de la Justice. Amadou Ali a remercié l’américain tout en lui faisant savoir que Dooh Collins avait essayé de le joindre le 20 mars 2009 aux alentours de 10h30mn.

Ayant été ministre de la Défense de 1997 à 2001, Ali a déclaré aux américains: «qu’il croyait, qu’il était tout à fait possible que Ze Meka puisse entreprendre une telle attaque, mais a noté qu’il n’était pas au courant de toute information qu’une attaque était imminente et qu’il n’avait pas vu de signes que les forces de sécurité étaient mobilisées».

L’actuel ministre en charge des relations avec les assemblées a ajouté «qu’il avait personnellement et à plusieurs reprises averti Biya que les membres de son propre groupe ethnique Bulu, dont Ze Meka et Akame Mfoumou, constituaient une menace grave et immédiate parce qu’ils sentaient que Biya ne serait pas suffisamment en mesure de protéger leurs intérêts.»

Après avoir rencontrés Amadou Ali, les américains concluent: «Nous n’avons pas de preuve indépendante de l’allégation de Dooh Collins et nous nous méfions de les répéter à nos contacts de peur de les prêter crédibilité et qu’on nous associent avec Dooh Collins. Compte tenu du fait que Sirvan n’a pas été alerté et ni rappelé à Yaoundé, cela suggère que la menace, si elle existe, n’est pas pris trop au sérieux par Biya ou son équipe de sécurité et affaiblit davantage la crédibilité de Dooh Collins».

Mais ils ajoutent: «Le simple fait qu’Ali était prêt à envisager ouvertement la possibilité que le ministre de la Défense tenterait d’assassiner le Président dans les prochains jours est, en soi, indicatif, même les dirigeants les plus puissants du Cameroun sont en proie à l’incertitude et l’anxiété au sujet de la transition au-delà du règne de 26 ans du président Biya».

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