Bakas..si ou pas?
Le Nigeria va-t-il faire appel de la décision pour récupérer la riche péninsule pétrolière de Bakassi? La question se pose. En 2002, la Cour de Justice Internationale (CIJ) avait estimé que la zone appartenait au Cameroun. Après de nombreuses tensions, le Nigeria avait officiellement remis Bakassi au Cameroun en 2008. Mais les populations, elles, n’ont jamais accepté et font pression.
Lors de l’assemblée générale des Nations unies, à New-York, fin septembre, le chef de l’Etat, Goodluck Jonathan, avait dit se conformer à la décision de la CIJ, la Cour internationale de justice, concernant Bakassi.
Or, un communiqué de la présidence a indiqué, jeudi 4 octobre, que le président avait mis sur pied un comité chargé d’étudier la possibilité de faire appel.
Goodluck Jonathan aurait-il changé d’avis? Les comités chargés d’étudier certaines affaires sont nombreux dans le pays. Et beaucoup ne prennent pas de décisions significatives.
Reste que la question de Bakassi est sensible et le président nigérian ne peut ignorer la pression croissante. La semaine dernière, le Sénat a demandé au pouvoir fédéral de faire appel de la décision de CIJ.
Légalement, le Nigeria a jusqu’au mardi 9 octobre minuit, pour relancer la procédure judiciaire. Une démarche que réclament avec insistance les populations de la zone.
Et pour cause : près de 90% des habitants de la péninsule, dont la population oscille entre 200 000 et 300 000 personnes, ne se considèrent pas autrement que comme des pécheurs nigérians. Et ils entendent bien retourner dans le giron d’Abuja.
En août, un mouvement qui se fait appeler «Le front pour l’auto-détermination de Bakassi» avait déclaré son indépendance du Cameroun, dressé le drapeau nigérian et monté une antenne FM.