Deux nanas révolutionnaires!
Une belle surprise pour les fans du groupe Nubians qui attendaient, en effet, depuis plus de 6 ans. Le dernier opus des sœurs Faussart, «Echos» étant sorti en 2005.
Entre-temps, le groupe s’est séparé de sa maison de production et a créé son propre label, Nubiatik Publishing LLC. «Na Revolution», riche de 14 titres, en est l’un des premiers produits.
Si le son de « Na Revolution» est résolument neuf, le style original des chanteuses est toujours présent, surfant toujours sur le neo soul. La justesse de leurs voix est inaltérable, raffinée et la complicité entre les deux sœurs s’en ressent.
Le son très distinctif des interprètes de «Makeda», nourri d’influences multiculturelles, n’a pas pris une ride. Les chansons offrent un mix réussi entre rythmes africains (Liberté) et groove contemporain (Na Revolution ou encore Mbengue).
Les Nubians s’offrent également plusieurs collaborations d’envergure sur l’album, comme par exemple John Banzaï (Veuillez veiller sur vos rêves).
Le chanteur Indie soul Eric Roberson partage le micro, le temps d’un «Déjà vu», sans oublier Tété ou encore André Manga, incontournable à la basse.
Mais l’une des curiosités, plutôt agréable, reste bien la réadaptation du titre culte «Soul Makoss » qui devient «Na Soul Makossa», avec la complicité de Manu Dibango.
Et que dire du très cadencé «Afrodance» qui donne une seule envie, se lever et danser. Le duo se révèle plus désinvolte, plus exalté qu’à l’accoutumée sur ce titre festif et sexy.
«Na Revolution» est résolument plus pétulant, plus rythmé. Une vraie célébration de la vie et c’est sûrement là la différence avec les précédents albums du groupe. Au point, peut-être, d’en faire le plus abouti, musicalement parlant, des Nubians. Même si la candeur de certaines paroles peut parfois agacer. On est en tout cas loin des productions calibrées destinées aux masses et c’est un vrai bonheur de retrouver le duo qui a véritablement évolué, même s’il n’y a pas de grandes révolutions.
«Nous y avons mis tout notre coeur, notre sueur, et même notre argent», a déclaré Hélène B. sur l’album sorti en 2011. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça se ressent.