Les bons gabonais contre le roc du Maroc!
Pour chaque match désormais la prudence est de mise. Le premier tiers de la compétition a déjà apporté son lot de surprises avec , naturellement, la formidable épopée de la Guinée Equatoriale, un des deux pays organisateurs, qui s’est qualifié en éliminant le Sénégal régulièrement cité comme un des plus sûrs candidats au titre continental.
Dans la petite rivalité qui oppose les co-organisateurs, on attend du Gabon qu’il mette les pieds dans les traces de son voisin. Il a remporté une première manche contre le Niger, présenté comme le moins coté du groupe C, mais cette fois il va trouver en face de lui des Lions de l’Atlas en appel.
Battus par la Tunisie lors de la première journée, les Lions de l’Atlas sont dans l’obligation de vaincre, ce qui promet un match ardemment disputé. La maladresse devant le but des hommes d’ Eric Gerets n’explique pas tout. L’équipe a, face aux Tunisiens, souvent eu la maîtrise du ballon mais les Tunisiens plus patients, plus sereins, ont su attendre le bon moment pour frapper. Ils ont marqué un but dans chaque mi-temps pour mener 2-0 avant qu’en fin de partie, les Marocains n’inscrivent leur but.
Les Marocains seront-ils victime de ce qu’on pourrait qualifier de « syndrome sénégalais ». Eux aussi font parie des équipes auxquelles on donnait une chance sérieuse pour le titre, immédiatement derrière le trio de favoris, compte tenu de la qualité de leurs joueurs dont une bonne partie (ils sont 16 à évoluer en Europe) fait régulièrement parler d’elle chaque semaine dans les différents championnats du Vieux continent. Ce n’est pas toujours la garantie d’une victoire assurée.
Les Lions se sont mis au pied du mur. Ils défient les Panthères qui ont livré un bon match contre le Niger s’imposant logiquement à cet adversaire le moins coriace du lot, en tout cas le plus inexpérimenté.
La troupe dirigée par Gernot Rohr a convaincu par son sérieux et sa détermination. Elle a joué le match que son public attendait d’elle avec des graçons comme Stéphane Nguéma et Pierre-Emerick Aubameyang qui se sont beaucoup dépensés avec leurs camarades pour avoir la maîtrise de leur match. Les Gabonais savent qu’ils doivent encore, contre le Maroc, hausser leur niveau d’un cran. Ils ont les moyens d’y parvenir, ils s’y sont préparés. Le moral est au beau fixe.
Mais prudence, prudence, un Lion ne meurt jamais, comme disent les Camerounais, il dort. Les Marocains ont l’obligation d’un sursaut. Ils doivent imposer leur jeu et marquer. Ils avaient essayé de le faire contre la Tunisie et n’y sont pas parvenus. Quant aux Gabonais, ils peuvent être plus attentistes.
Qui attaquera le premier, qui cherchera à prendre l’essentiel des initiatives ? On pense Maroc. Dans un match décisif, le plus sûr ne l’est pas et il n’est pas certain que l’une ou l’autre équipe cherche d’entrée à emballer la rencontre, à imposer à son adversaire un rythme très élevé. Au contraire, on peut penser que les deux équipes penseront en priorité, au départ, à ne pas encaisser de but en attendant la bonne ouverture.
