Après le Gabon, tout est bon!
Au lendemain d’un match à long suspens contre le Gabon, le Mali encore étonné d’être arrivé en demi-finale alors qu’il n’y pensait pas en débarquant au Gabon se prend maintenant à rêver à l’ultime rendez-vous du dimanche 12 février.
L’équipe a pansé ses bobos, essayé d’effacer ses douleurs physiques, un tel match laisse toujours des traces. Ne pas être favori contre la Côte d’Ivoire n‘est pas pour lui déplaire. Dans ces conditions, c’est la sérénité parmi les acteurs de la rencontre à venir.
Seydou Keita (milieu de terrain)
«Avant la compétition, on ne parlait que de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Sénégal. Vous comprenez pourquoi le Mali n’a rien à perdre.
On a fait le nécessaire pour sortir du groupe. On est allé chercher notre victoire en quart dans la difficulté. Ce qu’on a fait est extraordinaire.
L’équipe est très jeune. Elle est très soudée. Elle est forte. Ce n’est pas la peine d’évoquer le passé, nos défaites plus nombreuses que nos victoires devant la Côte d’Ivoire. L’important, c’est le présent. On est déjà dans notre demi-finale de mercredi.
Mali – Côte d’Ivoire, c’est un duel attendu par des millions de supporters des deux pays. C’est un immense derby de l’Ouest, le genre de rencontre qui ne laisse personne indifférent.
Mais, entendez-moi bien, on ne sait pas qui va gagner… !»
Samba Sow (milieu de terrain)
«Gamin, je rêvais de jouer des matches contre la Côte d’Ivoire. Toutes ces rencontres étaient de grands moments. Aujourd’hui mon rêve est devenu réalité.
On ne va pas se poser de questions. On va joueur pour gagner comme nous l’avons fait depuis le début.
C’est drôle, avant le Mali avait de grand noms et pas d’équipe, aujourd’hui ce serait plutôt le contraire même si tout le monde connaît Seydou. En fait la star, c’est l’équipe. J’espère qu’on va le démontrer une fois encore».
Cédric Kanté (défenseur central et capitaine)
«La Côte d’Ivoire pour nous, c’est l’assurance d’un match particulier comme tout Malien ou Ivoirien aimerait en jouer. On a fini notre quart un peu sur les rotules.
Je pense qu’il est important de ne pas gamberger, de ne pas jouer notre match avant. Ce serait la plus mauvaise des stratégies.
Les anciens comme moi doivent dire à leurs jeunes camarades de ne pas trembler devant la notoriété de leurs adversaires du jour. Si on ne fait pas d’erreurs, si on leur tient la dragée haute, pourquoi ne pas réussir ce qui serait vécu comme un exploit, un haut fait dans l’histoire du football malien.
Vous savez, en quart contre le Gabon, personne ne voulait perdre. On a fait preuve d’un très solide mental. Et le mental contre la Côte d’Ivoire ce sera très important, peut-être déterminant».
Alain Giresse (sélectionneur du Gabon)
«Il ne faut pas ignorer qui on va avoir en face de nous. Il va falloir contrarier leurs qualités, en tout cas, essayer de le faire.
L’équipe nationale, c’est très particulier. Ce que mes joueurs ont réalisé c’est la première fois qu’ils l’ont réalisé par le maillot dans ce type de compétition a un goût à nul autre pareil.
Il y aura sur le terrain une motivation terrible. Le quart c’était la cerise sur le gâteau après avoir franchi le premier tour qui était un objectif raisonnable.
Là c’est encore autre chose. La Côte d’Ivoire, un pays frontalier, une rivalité de toujours, en un mot un immense derby qui va remuer les foules et un appétit d’ogre chez mes joueurs. Parce qu’en face y’a du monde. Huit buts en quatre matches, zéro but encaissé.
A ce stade vous ne tombez jamais sur une équipe faible mais celle-là est forte. Attention, forte ne veut pas dire imbattable».