Et Asamoah Gyan rate encore un penalty!
La Zambie l’a fait. Elle a battu à Bata le Ghana par 1 but à 0 assurant pour la troisième fois de l’histoire sa place en finale de la Coupe d’Afrique des Nations, après celles perdues de 1974 et de 1994.
Et si Asamoah Gyan n’avait pas raté son penalty ou putôt si Kennedy Mweene, le gardien, n’était pas parti du bon côté, le gauche. Et si, et si, et si… avec des si bien des résultats auraient été changés dans la grande histoire du football mondial. 7ème minute de jeu, un défenseur zambien bloque le pied de Kwadwo Asamoah dans la surface. L’arbitre n’a pas un moment d’hésitation, il est sur l’action, et siffle un penalty. Gyan s’élance, un tir sans puissance. Kennedy détourne en corner.
Au cours des dix premières minutes, les deux équipes se sont jaugées, chacune désirant prendre l’initiative. Mais très rapidement le milieu de terrain ghanéen s’approprie totalement le jeu, créant de bonnes opportunités à de multiples reprises mais, les attaques trop brouillonnes, les passes mal ajustées, les centres aériens difficiles à rabaisser vers le but car trop hauts, la mauvaise coordination entre hommes de pointe ont mis les Black Stars de faire la différence. Sans oublier une défense zambienne valeureuse où Kennedy Mweene, souvent en alerte maximum a toujours eu la ressource, de la main, les deux poings levés ou encore par des arrêts à ras de terre a su éviter le pire.
Les Ghanéens étaient à neuf ou dix dans la moitié de terrain zambienne et les Zambiens étaient souvent onze chez eux ayant bien du mal à desserrer l’étau. Ces derniers auront toutefois eu quelques contres, leur vraie spécialité comme à la 32e minute quand Katongo se retrouvera seul face à un Kwarasey qui n’avait rien eu à faire jusque là et manquera l’occasion la plus nette de la première période.
Le jeu continuera identique, tout le long de la rencontre avec des Ghanéens dans l’incapacité de valider sur le tableau d’affichage leur supériorité. Terrible impression d’impuissance. Mensah, blessé, sortira à la 72e minute puis Gyan une minute plus tard.
Les deux poids lourds de l’équipe étaient à bout. L’équipe avait perdu sa capacité d’aller chercher le but qui aurait récompensé logiquement sa supériorité. Et à l’entrée des dix dernières minutes, Emmanuel Mayuka en possession du ballon dans la surface ghanéenne, pivota d’un quart de tour face au but et inscrivit une but, son but, celui de la qualification pour la finale.
Le favori ghanéen était brusquement destitué, renvoyé à la petit finale. Une sorte de monde à l’envers. Les Zambiens peuvent être heureux, mais quel incroyable gâchis de la part de John Mensah et de ses coéquipiers. Ils ne feront même pas aussi bien qu’il y a deux ans en Angola lorsqu’ils n’avaient cédé qu’en finale face à l’Egypte. Trente ans après, il leur faudra attendre encore au moins une année supplémentaire avant d’espérer retrouver une couronne qui n’a cessé de se détourner d’eux depuis 1982.
Les Zambiens, souvent en grande difficulté dans cette demi-finale, n’ont pourtant ni paniqué, ni cédé. 1974 et 1994 furent des finales perdues. L’histoire ne ressert jamais, dit-on les mêmes plats. Rendez-vous le 12 février pour Hervé Renard et sa troupe. On n’a pas fini d’entendre parler des Chipolopolo Boys.