L’Egypte (triplé consécutif) et la Zambie champions… avec des joueurs locaux!
Contrairement aux autres CAN qui sont quelquefois une réplique des championnats européens, car la plupart des formations battent le rappel de leurs compatriotes qui évoluent sur le vieux continent pour former l’ossature de leur équipe nationale cette 28e édition a montré que le meilleur ne vient pas forcément de l’Europe. Parmi la foultitude de joueurs qui veulent faire carrière dans le foot, ceux qui ont la chance d’avoir un contrat dans les championnats huppés où ils ont toutes les commodités pour taper dans le ballon, ceux-là sont effectivement la crème.
En outre, une bonne partie du travail des sélectionneurs consiste à sillonner l’Europe, l’Asie et dans une moindre mesure l’Amérique à la recherche de la perle rare, même si quelquefois ceux qu’on qualifie de professionnels sont englués dans les profondeurs des divisions (D1, D2, D3, nationale…) où ils banquettent ou même ne jouent pas.
Ce n’est peut-être pas forcément le passe-partout qui ouvre les portes du succès. Cette 28e CAN aura montré tout autre chose. Si on devait en juger par le nombre de stars au km2 sur le rectangle vert, on aurait offert le trophée à une équipe comme le Sénégal, le Ghana, la Côte d’Ivoire et, dans une moindre mesure, le Maroc et la Tunisie.
Et voilà qu’après 3 semaines de compétition, c’est de parfaits anonymes zambiens qui viennent rafler la mise. Quelque part, c’est la réhabilitation de l’école africaine et on ne devait pas s’étonner outre mesure de cette performance des Chipolopolos. Alors que la plupart de leurs adversaires étaient en effet une constellation de stars, certes talentueuses mais pas toujours très soudées mais regroupées juste quelques semaines de préparation avant les grandes joutes footballistiques comme la CAN, les Zambiens, eux, jouent presque tous à domicile ou ailleurs sur le continent (TP Mazembé de la RDC). Ils forment donc une vraie équipe qui joue pratiquement toute l’année ensemble. Et sans ce choc d’ego propre aux formations composées de vedettes.
On a beau chercher une mégastar parmi ces Chipolopolos, on n’en voit pas véritablement, à l’exception du capitaine Chris Katongo, véritable meneur d’hommes au charisme incontesté, mais qui ne se prend pas pour Dieu le père. C’est la preuve que les locaux aussi, s’ils sont bien détectés, gonflés à bloc psychologiquement et financièrement motivés, peuvent faire tout aussi bien, sinon mieux, que leurs camarades expatriés.
En vérité, la belle leçon administrée par la Zambie ne fait que renforcer le sillon tracé par un pays comme l’Egypte dont l’ossature de l’équipe nationale est composée à 90% d’Al Ahly et du Zamalek. Et jusqu’à présent, personne, en termes de palmarès, n’a fait mieux que les Pharaons qui totalisent à eux seuls 7 victoires à la CAN.
Puisse l’exemple zambien inspirer plus d’une fédération (suivez notre regard), certains allant souvent chercher des pousse-cailloux ailleurs, juste parce qu’ils sont professionnels alors que sur place, de nombreux athlètes demandent qu’on leur fasse juste confiance pour donner la plénitude de leur talent.