Troisième finale de son histoire après celle victorieuse de 1992 et celle malheureuse de 2006.
La Cote d’Ivoire a aligné sa 5ème victoire d’affilée dans cette 28e édition et n’a toujours pas encaissé de but. Il lui reste pour décrocher le titre tant convoité depuis 2006 à gagner contre la Zambie qui s’était débarrassée juste avant du Ghana sur le même score d’un but à zéro.
Les Eléphants n’ont marqué qu’un seul but aux Maliens. Mais quel but. Les deux équipes sont presque sur le chemin des vestiaires. Il reste une vingtaine de secondes avant que l’arbitre ne siffle la mi-temps. Sur le côté gauche du terrain, Gervinho résiste à une charge d’Ousmane Berthé, décolle comme une fusée à Cap Kennedy, file le long de la touche en contrôlant du pied gauche, il se présente dans la surface, angle fermé, place le ballon sur son pied droit, ajuste son angle de tir et met le balon exactement où il faut. Soumaïla Diakité ne peut rien faire.
Gervinho signe ce qui sera le ballon de la victoire sans le savoir. Car de buts, il n’y en aura pas d’autre. Mais à l’inverse de la première demi-finale, la seconde disputée à Libreville en la présence du Chef de l’Etat gabonais mais également du « Roi » Pelé fut une bataille formidable entre deux équpes qui se sont livrées à fond.
Le Mali qui est écarté de la finale, la tête très haute, a été remarquable, solide, puissante et a menacé à deux ou trois reprises la défense de Copa Barry, une frappe de Diabaté (12e) une montée à deux Diabaté encore et Yatabaré (20e) plus quelques alertes sur des corners avec une équipe qui comprend plusieurs joueurs de haute stature. Les Aigles ont cédé devant une très grosse machine qui a confirmé qu’elle était la meilleure équipe du tournoi.
La Côte d’Ivoire a trouvé cette année une vraie organisation avec trois attaquants, trois milieux. Didier Drogba qui allait souvent chercher des ballons dans sa propre moitié de terrain joue devant en chasseur de buts qu’il est? Gervinho à gauche, et Kalou à droite sont chargés de l’alimenter en ballons et peuvent à tout moments le suppléer car ils savent aussi marquer des buts.
Et puis Yaya Touré a confirmé son titre de « Joueur Africain de l’année 2011 ». Sa puissance en fait un des moteurs de l’équipe. C’est un diesel qui est aussi capable de mettre le turbo.
La défense qui constituait un peu l’inquiétude avant le tournoi s’est montrée solide. Jamais peut-être la Côte d’Ivoire n’était apparue aussi mature que cette année. Il ressort de son jeu une sorte de force tranquille. Pendant tout le tournoi, elle a vécu dans son coin, ne pensant qu’au destin qu’elle s’était dessiné.
Les Eléphants seront tout naturellement les favoris de la finale, ce qui ne retire rien aux Zambiens qui s’en sont sortis à bon compte face aux Ghanéens.
Quant aux Maliens, ils ont étonné par leur densité physique et leur bonne organisation. On ne les pensait pas aussi bons. Ils ont démontré qu’ils avaient parfaitement leur place en demi-finale, ce qui peut atténuer la déception des Gabonais, leur victime des quarts de finale. Les Aigles disputeront la troisième place aux Black Stars. Une fois deuxièmes, deux fois quatrièmes, ils n’ont encore jamais remporté le bronze. C’est un vrai challenge pour le match de classement du 11 février.