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CENTRAFRIQUE: Djotodia approuve le Conseil National de Transition

Balle au centre en Centrafrique?

Michel Djotodia s’est déclaré favorable à la mise en place d’un Conseil National de Transition, qui est chargé de désigner le chef de l’Etat pour une période n’allant pas au-delà de 2 ans. En théorie, le CNT pourrait donc ne pas choisir Michel Djotodia.

altLe nouvel homme fort de Bangui a approuvé jeudi la feuille de route établie par le Sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) tenu la veille à Ndjamena et consacré à la situation en Centrafrique. Une acceptation qui pourrait surprendre quand on sait qu’à l’instar de leur hôte, Idriss Deby et les chefs d’Etat de la région ont jugé impossible de reconnaître «un président autoproclamé». Un paradoxe qui pourrait trouver son origine, voire son explication, dans les arcanes du sommet lui-même.

Il y avait, d’une part, les chefs d’Etat de la CEEAC qui, même s’ils ne le disent pas, ont lâché Bozizé, faisant, pour ainsi dire, le jeu de la Séléka. Certains d’entre eux sont même accusés par le président déchu d’avoir donné aux rebelles le coup de pouce décisif.

D’autre part, il y avait l’Afrique du Sud, dernier rempart du régime Bozizé qui, malgré sa position de gendarme de l’Afrique, vient de subir une véritable déculottée sur le terrain. On conçoit dès lors que Pretoria ne voit pas d’un bon œil l’arrivée de ces rebelles-là au pouvoir, même si pour des raisons économiques et de réalisme politique il faudra bien faire avec.

Autre protagoniste de ce Sommet extraordinaire, l’Union Africaine (UA) qui, par principe, condamne les coups d’Etat et autres prises de pouvoir par des voies non constitutionnelles.

Autant de positions antagonistes qui, au sortir des tractations de N’Djamena, ont réussi l’exploit de trouver un terrain d’entente, coupant ainsi la poire en deux, pour ne pas dire en trois.

Une transition réduite à 18 mois au lieu des 3 ans comme annoncé initialement par le nouvel homme fort de Bangui, Michel Djotodia; la création d’un collège désigné par les forces vives du pays pour choisir le premier responsable de l’exécutif; la mise en place d’une constituante, organe chargé de rédiger la Constitution et de légiférer en attendant les nouvelles institutions démocratiques.

Une manière de dépouiller le président autoproclamé de l’essentiel de ses prérogatives «mal acquises» sans le renier tout à fait, car, sauf surprise, il restera à la tête de cette transition.

C’est donc fort de cette légitimation de fait que Michel Djotodia a reçu jeudi les ministres des Affaires étrangères de la Communauté et les représentants de l’Union Africaine. Reste à savoir ce qu’il fera de ces propositions qui réduisent à la fois son bail et sa marge de manœuvre dans un processus de transition taillé au plus juste et qui, par conséquent, ne laisse pas de place pour des ambitions personnelles.

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