Déchu mais pas échu?
Dans un message à la nation rendu public le mercredi 10 décembre, l’ancien président centrafricain, François Bozizé, a annoncé qu’il était prêt à revenir sur la scène politique non seulement pour prendre part au futur dialogue inter-centrafricains de Bangui, mais aussi aux élections présidentielles dans son pays.
Dans un message à la nation rendu public le mercredi 10 décembre, l’ancien président centrafricain, François Bozizé, a annoncé qu’il était prêt à revenir sur la scène politique non seulement pour prendre part au futur dialogue inter-centrafricains de Bangui, mais aussi aux élections présidentielles dans son pays. «Le président Bozizé n’a pas perdu ses droits civiques ni politiques. Il est le président fondateur du KNK et c’est le candidat le mieux placé au sein du KNK pour être notre représentant pour les futures élections présidentielles», a déclaré François Bozizé pour rompre son silence.
Sur le plan sécuritaire, le président déchu a déploré le «caractère inopérant», de l’accord de Brazzaville signé en juillet dernier et «sensé créer un climat plus propice à une normalisation de la situation». Pour cela, il a appelé de tous les vœux la tenue du dialogue de Bangui. «C’est pourquoi, me trouvant éloigné de notre terre ancestrale, je n’ai cessé de prôner la nécessité de la tenue d’un Dialogue inclusif inter-Centrafricains afin de permettre à notre pays de retrouver le chemin de la sécurité, de l’ordre constitutionnel, de la paix et du bien-être pour nos populations tant meurtries», a rappelé l’ancien président qui a toutefois salué l’apport de la communauté internationale dans la résolution de la crise: «J’ai été particulièrement heureux de constater que la Communauté Internationale toute entière se penche enfin résolument sur la question du dialogue que j’ai longtemps souhaité. Car, le dialogue reste et demeure la seule issue de sortie durable de la crise que traverse le pays. Il faudra bien passer par un dialogue avec moi, en présence de tous ceux qui sont responsables du chaos centrafricain, à commencer par Michel Djotodia; Sinon, je ne vois pas comment la RCA pourra s’en sortir».
Réagissant à la déclaration de l’ancien président concernant son retour en politique, le secrétaire général du KNK, Bertin Béa, a affirmé que la solution à la situation actuelle en RCA passe inévitablement par le dialogue entre tous les Centrafricains. «Pour résoudre la question centrafricaine aujourd’hui, il faut bien impliquer tous les acteurs nécessaires. Nous ne pensons pas seulement au président Bozizé, mais nous pensons notamment à Djotodia et que sais-je encore», a-t-il précisé.
Dans son adresse à la nation, François Bozizé, a relevé que la prise du pouvoir par la Seleka en mars 2013 avait mis un coup d’arrêt à plusieurs projets majeurs de développement du pays qu’il entendait réaliser et dont certains étaient déjà sur le point d’aboutir. Il a cité entre autres le pétrole centrafricain, longtemps considéré comme un rêve, qui était «sur le point d’entrer dans sa phase d’exploitation, la production de coton qui s’apprêtait à battre des records, les négociations avec Areva qui étaient en cours pour l’exploitation de l’uranium de Bakouma sans oublier l’exploitation industrielle de l’or de Ndassima dans le sud du pays. Malheureusement, mes efforts ont été stoppés par cette crise militaro-politique», a regretté l’ancien président.
Parlant de la plainte déposée en France contre sa personne pour des commissions occultes présumées dans des contrats miniers, François Bozizé qui est toujours interdit de voyage par le Conseil de sécurité de l’ONU, a assuré que sans cet empêchement, il ne s’inquiéterait en rien dans cette affaire et serait prêt à répondre à la justice française.