Le « samba » des putschs continue?
Face au regain de violence depuis samedi en Centrafrique, Catherine Samba-Panza a quitté New York précipitamment mardi.
Après un retour retardé par des affrontements autour de l’aéroport, la présidente de Transition est finalement arrivée cet après-midi à Bangui et s’est adressée dans la foulée à la nation. Son analyse est sans appel: c’est une tentative de coup d’Etat qui a eu lieu ces derniers jours à Bangui. «La nature politique de ces évènements est évidente. Il s’agissait ni plus ni moins d’une tentative de prise de pouvoir par la force», a affirmé mercredi soir Catherine Samba-Panza, selon qui, l’objectif principal de ce coup de force est de mettre un coup d’arrêt au processus électoral.
Parmi les conséquences politiques de ce coup de force listées par Catherine Samba-Panza: le risque de voir les élections s’éloigner, mais aussi la rupture du dialogue politique et du pacte républicain par une partie de la classe politique et de la société civile. Pour y remédier, toutes les entités sans exclusive vont être invitées à une large concertation pour élaborer des solutions de sortie de crise, annonce la présidente, sans toutefois donner de date.
Catherine Samba-Panza insiste aussi sur la nécessité de désarmer les milices en faisant usage de la force si nécessaire, un appel à peine voilé aux forces internationales à plus de fermeté pour mieux sécuriser les populations. Les populations sont, elles, appelées à faire bloc autour de la transition.
Journées de deuil national
Autre annonce de la présidente: des journées de deuil national seront prochainement décrétées en hommage aux victimes des violences. On ignore toujours le bilan de la journée de mardi, car la plupart des ONG internationales, mais aussi locales n’ont pu se rendre sur le terrain à cause de l’insécurité. C’est le cas de la Croix-Rouge centrafricaine qui dit que de nombreux morts et blessés lui ont été signalés, mais qu’elle n’a pu les prendre en charge.
Mercredi, deux manifestations laissaient craindre des tensions, mais la manifestation en soutien à la transition et aux forces internationales n’a pas eu lieu. Celle organisée par une partie de la société civile qui réclame notamment le retrait des forces internationales a été suspendue par ses organisateurs au bout de deux heures.