Entre fin d’année et fin de règne?
Le président centrafricain, François Bozizé, ne sait plus à quel saint se vouer, alors qu’une alliance de groupes rebelles a pris le contrôle des principales villes du pays.
Avec une armée mal équipée et peu motivée pour barrer la route à la rébellion, le chef de l’Etat ne peut même pas activer le fameux accord de défense qui avait longtemps servi à la France de sauver des régimes africains en décrépitude.
Son appel à François Hollande a reçu une réponse sèche et sans ambages. «La France va intervenir pour protéger ses ressortissants et ses intérêts et non pour sauver un régime. », a martelé en substance le président français. Et lorsqu’il ajoute que «ce temps est révolu», la réponse de «l’ami français» sonne comme le chant du cygne pour un président centrafricain désormais pris dans l’étau d’une rébellion plus que sûre d’elle-même. Mais la solution à la crise centrafricaine consiste-t-elle à laisser les rebelles mettre fin au règne calamiteux de Bozizé?
On comprend que François Hollande ne veuille pas répéter des errements du passé qui ont éclaboussé l’image de la France. Mais l’alternance politique et la démocratie dont rêve l’Afrique ne peuvent advenir à n’importe quel prix. Surtout pas au bout d’une rébellion aussi forte soit-elle face à un régime qui n’a rien fait pour crédibiliser les institutions de la République. Il sauver la Centrafrique à la fois de Bozizé et d’un autre pouvoir qui s’installe par la force des armes. Cela, aussi bien dans l’intérêt de la France que dans celui des organisations africaines.