Gourverne…ment pas?
En Centrafrique, après deux semaines d’attente, la composition du gouvernement d’union nationale a été annoncée, dimanche 3 février 2013. Comme cela était attendu, Michel Djotodjia, le chef de la Seleka, récupère le portefeuille de la Défense.
Le Premier ministre Nicolas Tiangaye aura également les Finances et le Budget à sa charge. Ce gouvernement n’est pas encore entré en fonction mais déjà il suscite la polémique.
Nicolas Tiangaye a dû grincer des dents lorsque le communiqué annonçant la nomination du gouvernement est passé sur les ondes de la radio nationale. Selon nos informations, le Premier ministre a été pris de court par le décret présidentiel.
«François Bozizé a modifié seul la liste sur laquelle il y avait encore des divergences. Il est passé en force et évidemment il y a un malaise», confie un opposant. La Seleka, elle aussi, affiche son mécontentement. «Nous ne nous retrouvons pas dans ce gouvernement et nous n’y siègerons pas», affirme sans détour le général Daffhane, l’un des patrons de la rébellion.
Outre la méthode employée par le président Bozizé, l’opposition politique et la rébellion contestent la répartition des postes. Si en apparence les équilibres semblent respectés, dans les faits, le chef de l’Etat a gardé pour lui certains ministères clés tels que la Diplomatie, la Justice ou la Sécurité.
Pour les portefeuilles de la Défense ou des Finances, Michel Djotodjia et Nicolas Tiangaye se retrouvent flanqués de ministres délégués. Quant au très convoité ministère des Mines, il a été coupé en deux, une partie revenant à la Seleka, une autre à un proche de la présidence.
Dans un contexte où pouvoir et rébellion s’accusent mutuellement de ne pas tenir les engagements de Libreville et de préparer une reprise de la guerre, le médiateur Denis Sassou Nguesso ne devrait pas tarder à être appelé une seconde fois à la rescousse.