L’Obama de la Valsugana
Elu à la tête d’une liste civique, Cesare Castelpietra, avait défié et battu le maire sortant Pietro Tavernar. Cet «Obama de la Valsugana», est de mère érythréenne, docteur en droit, travaille avec la partita Iva et est consultant en privacy (vie privée).
Une belle fable, celle de Cesare Castelpietra, qui est parti, à 3 ans, de l’Erythrée, où son grand-père était allé, durant le fascisme et que son père a quitté, à cause de la détérioration de la situation.
«A l’université, ça rit quand je dis: « Nous les Trentins… » Mais jamais eu problèmes pour la couleur de ma peau, pas même pour le travail. Je parle dialecte trentin et je me sens d’ici», raconte Cesare Castelpietro, traits érythréens et âme trentine 100%.
«Beh! Le blanc c’était mon grand-père qui a émigré en Erythrée où il a marié une femme du coin. C’est ainsi qu’est né mon père qui, à son tour, a épousé une femme érythréenne, ma mère jusqu’à ce que nous sommes retournés en Trentino, d’abord à Strigno, notre pays d’origine et puis à Carzano», explique Cesare Castelpietro qui est retourné en Erythrée une seule fois, pour saluer les parents de sa mère.
Sur les raisons de sa candidature, le nouveau maire, dont l’élection a un peu plus « globalisé » le Trentino, répond bonnement:
«La Commune est l’institution la plus proche du citadin et elle doit avoir une majorité et une opposition politiques. Et alors me voici. Quand on a débuté cette aventure, l’idée était celle-ci: à 15, on aurait voté pour qu’un de nous entre dans le Conseil municipal, à l’opposition. Mais au fur et à mesure que ça avançait, on a senti un grand rapprochement des gens. Aucune grosse promesse mais on s’est juste limités à garantir extrême transparence et accessibilité des citadins à l’intérieur de notre Commune».
Et de là, l’enthousiasme a progressivement grimpé, avec le soutien croissant des gens qui «appréciaient nos idées, avec un grand désir de changement», fait savoir Cesare Castelpietro.
«Je crois que le fait que des jeunes comme nous, même sans expérience, mais préparés, ait été la clé de notre succès», explique le nouveau maire italo-érythréen, Cesare Castelpietro, selon qui la couleur de sa peau n’a pas influé sur son élection mais plutôt le fait que «des jeunes aient été capables de donner confiance au petit bourg. Ça arrive rarement dans la politique qui n’a pas grand intérêt à sponsoriser les jeunes, qui sont vus surtout comme de commodes ameublements à exhiber ou « ghettisés » au sein de groupes peu fonctionnels».
Milton Kwami