La représentation de cette comédie musicale a eu lieu à l’Institut français du Congo de Brazzaville. Idée originale de Cheriff Bakala qu’il a interprétée avec Laffont Bakouikila, Alexandre Mikouiza, Émile Kongo Mbifagni et mise en scène par Victor Mbila-Passi, «Sony, la bombe à hydrogène» est une comédie musicale qui swing entre la musique et le théâtre basée sur les textes du dramaturge et comédien congolais Sony Labou Tansi.
«Sony, la bombe à hydrogène» est un coup de gueule dans différents styles: rap, chant, slam et comédie musicale. C’est un travail qui s’est étalé à environ 3 mois. Après l’avoir peaufiné, il a fallu encore le creuser et chercher. Ce n’est qu’après Cheriff Bakala et son monde ont mis en musique les textes de Sony Labou Tansi, les exploitant dans tout le sens en créant cet univers de comédie musicale, qui n’est autre que ce mélange de musique et de comédie qui est le théâtre ou la dramaturgie.
Quatorze textes ont été représentés au cours de cette soirée. Ce sont des textes inédits qui ne sont pas puisés dans un seul roman. Ils ont été puisés quasiment dans tous les textes de Sony Labou Tansi. Ils sont publiés après sa mort et dont certains fichiers viennent de la France. Il a débuté sa comédie musicale par l’un des textes de Sony portant sur l’écriture.
«Écrire est un acte aussi poétique que respirer, faire l’amour, écouter de la musique dans la nuit profonde. Écrire c’est choisir ses amis et ses ennemis parmi les maux. Mais pour moi cet acte est magique. Il me permet de confirmer et d’infirmer les choses. Imaginez quelqu’un qui prêterait les yeux aux choses et aux hommes qui ne les ont pas ou qui les ont perdus. Je suis peut-être cet être-là. Mais aussi écrire c’est la meilleure façon de mettre en doute les choses, de les soumettre à l’épreuve des choses. Écrire c’est quand les femmes encensent. Bref, écrire c’est toute une vie».
Sony, dit-t-il, est quelqu’un qui boxait sur les mots et n’avait pas froid aux yeux. Cheriff Bakala qui a découvert l’écrivain dramaturge, il n’y a pas trop longtemps, est fasciné par son écriture.
«Nous avons créé des musiques parce qu’au départ nous avons des textes qui sont nus. Il fallait les réinventer, les réécrire, mettre du sens, chercher des temps forts, des temps faibles, marier les textes avec de la musique», a précisé Cheriff Bakala, artiste musicien qui a commencé par le RAP et qui aujourd’hui fait de la Popfolk music, n’étant autre que la musique congolaise avec des sonorités traditionnelles du pays. Ce n’est qu’après qu’il est tombé amoureux de la comédie du théâtre. Et du coup, il a pensé agencer les deux.
La comédie musicale «Sony, la bombe à hydrogène» intervient après «Martin Luther King, apôtre de la non-violence», qu’il a présenté en 2012. Cette comédie musicale était axée sur le combat qu’a mené Martin Luther King en Amérique.
La prochaine comédie musicale de Cheriff Bakala pourrait être Mandela, ou encore sur un Congolais, question de valoriser ceux qui ont marqué l’histoire du monde.